Les arbres communiquent entre eux. C'est un fait scientifiquement prouvé. En cas de danger ou de stress, ils s'alertent grâce à leurs racines ou en émettant des hormones. Des capteurs sont actuellement placés dans une châtaigneraie en Corse pour mieux les comprendre.
C’est une réalité secrète et mystérieuse : les arbres communiquent entre eux.
Depuis 10 ans, des chercheurs et spécialistes des forêts ont mis à jour des échanges au sein d’une même espèce. Dans le cadre d'opération de rénovation de la châtaigneraie, des chercheurs installent actuellement des capteurs sur les châtaigniers afin d'analyser cette communication.
Une chose est sûre, les échanges sont déclenchés en cas de stress. « Un stress ça peut être une augmentation des températures ou une chute des températures. Il y a aussi la présence de quelque chose qui perturbe l’arbre comme un élagueur en train de couper des branches, car ça peut représenter un fort vent qui casse des branches. Ce sont tous les éléments qui peuvent gêner l’activité physiologique de l’arbre », explique Emmanuel Barbieri, ingénieur agricole.
Ainsi, trois types de circuits ont été déterminés : la communication par les racines, la microfaune comme la mousse et les champignons et la transmission par sécrétion d’hormones.
Un arbre en souffrance, toute la communauté en alerte
Et lorsqu’un arbre est en souffrance, c’est toute la communauté qui est en alerte. « Quand je taille un arbre, les arbres aux alentours vont lui transférer, soit par la partie aérienne soit par les racines, un certain nombre d’hormones qui vont lui permettre de favoriser la cicatrisation », reprend Emmanuel Barbieri.
Les chercheurs se penchent aussi sur la réaction des arbres face au réchauffement climatique. « Les arbres sont en train de se préparer à cette hostilité. Ils réduisent nettement leur surface de végétation et tente de développer des zones qui vont leur permettre de mieux réagir, de mieux se redévelopper à partir du pied, avec des rejets beaucoup plus bas et qui seront moins sensibles à ce climat qui deviendra de plus en plus chaud et changeant », complète l’ingénieur agricole.
Dans les châtaigneraies, l’adaptation règne en maître, la solidarité aussi.