Au-delà des dispositifs d'accompagnement et de subvention de projets déjà existants, l'office de développement agricole et rural de Corse vient de lancer une campagne de sensibilisation des maires afin de relancer la filière bois. Première réunion mercredi 27 mars à Pioggiola.
L'avenir de la filière bois dans l’île est le pin laricciu. Exploitant forestier et négociant en bois, Samson Santoni a le projet d'ouvrir prochainement une scierie 100 % corse grâce à ce résineux.
Objectif : relancer un secteur d'activité aujourd'hui au point mort. « Aujourd'hui, les professionnels sont demandeurs. Ils ont envie d'utiliser du bois local. On ne va pas concurrencer le chêne et châtaigner, ou des essences nobles comme le noyer. Mais en ce qui concerne le résineux, on ne pourrait utiliser que du bois local. C’est une essence qui est de très bonne qualité, c’est un des meilleurs résineux d'Europe, ce n’est pas rien », explique l’exploitant forestier.
Avec 150 000 hectares de propriétés forestières, les communes et la collectivité de Corse disposent d'une ressource en bois non-négligeable, et qui pourrait être valorisée grâce à une commande publique incitative.
C'est en tout cas l'avis de l'office du développement agricole et rural de Corse (Odarc) qui lance une campagne de sensibilisation des élus du rural. « C’est dire aux maires, si vous alimentez avec vos propres bois un marché comme celui-là, vous allez tirer un revenu et vous allez valoriser vos ressources forestières », indique Michèle Chirat, responsable de la cellule foncier forêt à l'Odarc.
« On n’a pas la culture du tout bois »
Pour l'heure, la majorité du bois utilisé dans l’île est importée. À Pioggiola, un théâtre de 1 711 mètres carrés a été réalisé par des charpentiers corses avec du bois d’œuvre local. Mais les ouvrages de ce type sont encore rares.
« On n'a pas trop cette culture de la construction tout bois en Corse. On a toujours utilisé le bois pour faire des charpentes, des menuiseries dans les maisons d’habitation et autre. Mais faire des structures tout bois, on peut voir en traversant la Corse que c’est rare », souligne Frédéric Mariani, maire d'Olmi è Cappella.
Si le potentiel du marché est important, les difficultés sont nombreuses : les forêts corses sont difficiles d'accès et le terrain accidenté ce qui engendre des surcoûts.