Comment les trois députés nationalistes comptent-ils exercer leur rôle de parlementaire ? Ils ne sont pas assez nombreux pour créer un groupe, mais des solutions existent.
Comme à l'Assemblée de Corse, c'est l'appartenance à un groupe qui détermine temps de parole et moyens d'actions.
Il faut être un minimum de 15 membres pour pouvoir le constituer. "L'écolo-régionaliste" Paul Molac, député du Morbihan, connait bien les élus de la Corse et il a soutenu leurs dossiers dans la précédente législature.
Aujourd'hui élu sous l'étiquette la République en marche, il ne voit que deux solutions : "On peut avoir soit un groupe dans la majorité, soit un groupe dans la majorité mais qui soit un peu autonome par rapport au reste."
Il poursuit : "Et c'est plutôt ce genre de chose qui me semblerait bon de faire parce que nous avons un certain nombre d'idées et de choses à faire valoir".
D'évidence les nationalistes corses ne parlent pas d'un rattachement à la majorité présidentielle. Les députes ultramarins sont en revanche cités dans leurs propos.
Mais là aussi, la plupart appartiennent déjà à des formations parlementaires, même les indépendantistes, comme le Martiniquais Jean-Philippe Nilor. Seul l'élu polynésien pourrait être intéressé, Moetai Brotherson. Mais le compte n'y est pas.
Exercer une pression politique
Pour François Alfonsi, ancien député européen, plus que le groupe parlementaire, c'est le réseau qui compte :
"La Corse va dans cette mandature être en mesure de soulever beaucoup de débats parlementaires car il va y avoir la pression que nous exercerons depuis la Collectivité Territoriale de Corse, des recherches pour la reconnaissance du peuple corse, des démarches parlementaires pour un statut d'autonomie."
Il ajoute : "Tout cela va venir. Et même s'ils ne sont pas dans un groupe, ils seront au centre d'une coalition de députés qui pousseront dans le sens de la Corse".
François Alfonsi, trésorier de RPS pour Région et Peuple solidaire. C'est une fédération des régionalistes en France. Grace à cette association, les députés nationalistes peuvent accéder au financement public des partis français.
Entre les suffrages exprimés et les trois députés, cela fera 150.000 euros par an pendant 5 ans. A défaut des ressources offertes par un groupe parlementaire, ils auront quelques moyens d'action.