Ce samedi 6 février, à Ajaccio, s'est tenue la 22e commémoration de l'assassinat du préfet Erignac alors que depuis quelques semaines un mouvement populaire et politique réclame la levée du statut de DPS pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, condamnés à perpétuité pour cet assassinat.
Une première pour Pascal Lelarge. Ce samedi 6 février, le préfet de Corse, nommé en juillet dernier, a présidé la 22e commémoration de l'assassinat du préfet Claude Erignac à Ajaccio.
Devant Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse ; Jean-Jacques Panunzi, sénateur de Corse-du-Sud ; Jean-Jacques Ferrara, député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud et Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio, il débute son discours.
Après avoir rappelé le "choc" provoqué par l'assassinat du préfet Erignac dans la population, insisté sur ces "40.000 personnes qui ont exprimé leur colère dans les jours qui ont suivi", le préfet de Corse est revenu sur les violences qui ont marqué l'actualité insulaire la décennie suivante.
Reprenant les mots de Gilles Simeoni, prononcé quelques semaines plus tôt, et ayant suscité la polémique au sein même de l'hémicycle de l'assemblée de Corse, le préfet de Corse déclare : "Nous ne devons jamais oublier d'où nous venons". "La paix et l'intérêt général forment un couple fragile mais essentiel. […] Aux paroles et aux actes que l'on regrette doivent ainsi suivre le dialogue et le débat démocratique. Nous sommes tous unis dans une communauté de destin, la République. Qui s'assurera toujours d'être aux côtés de la Corse, notamment lors des crises graves comme celle que nous traversons aujourd'hui", affirme Pascal Lelarge.
Dépôt de gerbe ce matin à Ajaccio lors de l'hommage au préfet Claude Erignac par le préfet de Corse Pascal Lelarge pic.twitter.com/tt4ndFRhq9
— Préfet de Corse, préfet de Corse-du-Sud (@Prefet2A) February 6, 2021
Demande de levée du statut de DPS
Si Gilles Simeoni a finalement répondu présent ce samedi, sa participation était encore incertaine à quelques minutes du début de la cérémonie.
Dans un communiqué, dans lequel le président du conseil exécutif de Corse explique les raisons de son déplacement, il pointe néanmoins du doigt : "le choix du gouvernement, injustifiable et inacceptable, d’appliquer une logique de vengeance d’Etat aux trois condamnés qui, depuis le début de leur incarcération il y a deux décennies, ont subi un régime carcéral d’exception et se voient aujourd’hui privés, par une décision exclusivement politique, de leur droit au rapprochement."
Commémoration de l’assassinat du préfet Erignac à Ajaccio : dans un communiqué Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, explique les raisons de sa présence. pic.twitter.com/rfBYZb3iSQ
— France 3 Corse (@FTViaStella) February 6, 2021
Ce régime carcéral d'exception est le statut de détenu particulièrement signalé (DPS). Les trois condamnés mentionnés : Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna. Tous sont incarcérés sur le continent, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac.
Depuis quelques semaines, un mouvement populaire et politique s'est formé dans l'île après un énième refus du gouvernement de lever le statut de DPS pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi.
Samedi 30 janvier, une manifestation, à l'initiative de la Ligue des droits de l'Homme et du collectif L'Ora di u ritornu, a réuni près de 2.000 personnes à Corte pour réclamer "le respect du droit et l'application de loi" envers les deux détenus. Dans le même temps plus d'une trentaine de collectivités dont la ville d'Ajaccio et la communauté d'agglomération de Bastia ont également adopté des motions en ce sens.