Corte : près de 2.000 personnes manifestent pour la levée du statut de DPS de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi 

Près de 2.000 personnes sont rassemblées à Corte. Elles réclament la levée du statut de DPS (détenu particulièrement signalé) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac le 6 février 1998. 

Ils sont près de 2.000 personnes à quitter la place Padoue, à Corte, pour remonter jusqu'à la place Paoli. Tous réunis derrière la banderole de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), co-organisatrice de la manifestation avec le collectif l'Ora di u Ritornu : "Pour le respect du droit et l'application de loi". 

La demande : la levée du statut de DPS (détenu particulièrement signalé) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi ainsi que leur rapprochement familial. Les deux hommes ont été condamnés, en 2003, à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998. Ils purgent leur peine sur le continent et sont arrivés au terme de leur période de sûreté depuis presque quatre ans. 

Pour rappel, le statut de DPS est invoqué dans le cadre de prisonniers particulièrement suivis, faisant l’objet d’une surveillance particulière et de conditions d’incarcérations spécifiques (déplacements limités, notamment). Ce statut peut être appliqué pour diverses raisons : la personnalité du détenu, ou son comportement en détention, mais également dans le cadre d’un prisonnier médiatique, d’une personnalité,  ou encore un fonctionnaire de police, magistrat, ou surveillant de l’administration pénitentiaire. Au 1er août 2018, on recensait 273 DPS en France. 

"Alain est très ému "

Après une demi-heure de marche, les manifestants atteignent la Place Paoli. Ils se positionnent tout autour de la statue de Pascal Paoli, au centre. "Ce sont de belles images", "C'est magnifique" se confient des participants. 

Depuis le haut de la place, Marie-Rose Lebaler, sœur d'Alain Ferrandi, tente d'organiser les banderoles qui arrivent au compte-gouttes. Sa voix est couverte par les cris des manifestants. "Liberta". 

Elle se dit fière d'une telle mobilisation. "C'est une grande réussite. Nous remercions le peuple qui est derrière nous et qui a compris que c'est un jugement arbitraire et qu'Alain et Pierre méritent d'être libérés et d'être parmi nous aujourd'hui. J'étais au téléphone avec Alain, il est aussi très ému et très content, il remercie aussi le peuple", livre-t-elle. 

La famille nationaliste au complet

Dans le cortège, la famille nationaliste est au complet, avec la présence d'élus de tous les partis (Femu a Corsica, PNC, Corsica Libera et Core in Fronte). Parmi les figures croisées dans les rangs de la manifestation : Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse ; Jean-Guy Talamoni, président de l'assemblée de Corse ; les députés Jean-Félix Acquaviva, Paul-André Colombani et Michel Castellani, le conseiller exécutif Saveriu Luciani ou encore le maire de Porto-Vecchio Jean-Christophe Angelini.

En revanche, les nationalistes ne sont pas parvenus à mobiliser les forces de gauche et de droite. Aucune personnalité influente des partis traditionnels n'a fait le déplacement. Seul Jean-Sébastien de Casalta, ancien candidat de gauche aux élections municipales de Bastia, avocat, et engagé dans la LDH, a répondu présent. 

L'opinion insulaire n'a jamais autant penché en faveur du rapprochement des deux détenus : le 25 janvier, deux motions appelant à la levée du statut de détenu particulièrement signalé d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri a été votée au conseil municipal d'Ajaccio. Avant Ajaccio, une trentaine de collectivités, dont la communauté d'agglomération de Bastia, avaient déjà adopté de pareilles motions.

Le maire de Corte, Xavier Poli, a indiqué qu'il présenterait ce type de démarche devant le Conseil Municapal de la commune dans les jours à venir. 

Volonté d'apaisement 

Du côté des organisateurs et des familles de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi une volonté d'apaisement est affichée. Tous ont appelé à éviter les heurts, les tensions et toute forme d'incident. 

Ainsi, le parcours de la manifestation a débuté Place Padoue pour se rendre vers la Place Paoli. Habituellement, ce genre de mobilisation débute Place Paoli et se termine devant la sous-préfecture de Corte. Quant aux forces de l'ordre, très présentes à l'entrée de la ville, elles sont restées très discrètes aux abords du cortège. 

 

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