Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a présenté ce lundi, à Ajaccio, le rapport qu'il avait commandé il y a huit mois à l'inspection générale des finances. Document qui fait un état des lieux et des propositions pour l'économie insulaire.
Tourisme, numérique, agriculture, sont les trois secteurs que souhaite favoriser Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, dans le cadre d’un statut fiscal pour la Corse.« Mon objectif pour la Corse et pour les Corses, à l’échéance de 10 ans, c’est que la Corse soit, en Europe, le modèle d’une réussite économique insulaire. Nous devons montrer en Corse, pour tous les pays européens, que l’insularité peut rimer avec succès économiques », a-t-il déclaré lors d’une réunion publique ce lundi au palais des congrès d’Ajaccio.
Les discours de Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse et de Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, laissent présager d’une entente entre la Corse et le gouvernement. Supérieure dans le domaine de l’économie qu’en ce qui concerne la réforme de la Constitution.
Prix du carburant trop élevé
Lors de la réunion publique, Bruno Le Maire a précisé sa vision. Il ne souhaite pas toucher la fiscalité sur les alcools, notamment sur le vin qui est produit en Corse.
Il ne souhaite pas non plus toucher la fiscalité sur la construction, mais il confirme que le prix du paquet de cigarettes sera bien le même en Corse que sur le continent. Pour ce qui est de l’essence, le ministre de l’Économie a précisé que les prix pratiqués en Corse étaient trop élevés, et qu’il y a lieu de vérifier s’il n’y a pas des ententes illicites sur le marché actuel.
« Les mesures annoncées ont l'air intéressantes. C'est la mise en œuvre de ces mesures qu'il faudra suivre. Je retiens depuis quelques années qu'il y a un crédit d'impôt à l'hôtellerie, mais je n'ai pas vu tant d'hôtels sortir de terre. Il faut que toutes ces mesures coïncident avec une volonté sur le terrain des acteurs politiques pour mettre en œuvre les besoins nécessaires au développement économique », estime François Padrona, chef d'entreprise.
Bruno Le Maire a aussi évoqué du développement de l’autonomie fiscale de la Corse, mais cela dépendra du cadre constitutionnel et des rapports avec Bruxelles. Sur ce point, rendez-vous a été pris entre les services du ministère et Gilles Simeoni pour aller discuter au Parlement européen.