Quelles espèces d’arbres fruitiers poussaient dans le pays ajaccien avant qu’on commence à en importer de nouvelles ? A partir de cette question, la Capa, la pépinière de la Collectivité de Corse et l’association Tempi Fà ont recensé les espèces du passé pour en sortir un livre et quelques nouvelles plantations...
Depuis 2018, ils arpentent les jardins des particuliers de Corse pour découvrir des variétés anciennes de poires, de pêches, de figues, ou de prunes qui poussent sur l’île. Parallèlement, ils interrogent les plus âgés : quelles espèces d’arbres fruitiers trouvait-on dans le pays ajaccien par le passé ?
La pépinière de la Collectivité de Corse, la Communauté des Communes de l’Oriente, l’association Tempi Fà et la Communauté d’agglomération du pays ajaccien (Capa) ont travaillé ensemble avec deux objectifs : redécouvrir ces espèces existantes pour les planter à Ajaccio et publier prochainement un livre, aux éditions Alain Piazzola, pour retracer en image l’histoire de cette aventure et retrouver quelques recettes.
"Ces essences [d’arbres fruitiers anciens, ndlr] sont plus résistantes aux maladies et permettent de sécuriser la production alimentaire", déclarait ce vendredi Xavier Lacombe, vice-président de la Capa et délégué au développement économique et culturel en milieu rural lors de la présentation de l’opération. L’enjeu pour la communauté de commues, c’est de valoriser les circuits courts, plus écologiques et économiques, tout en encourageant la production d’espèces vivaces. Car contrairement aux espèces importées, les végétaux d’origine locale sont résistants aux conditions environnementales locales.
Des plantations pour tester
En fin d’année 2021, une soixantaine de fruitiers anciens ont été plantés sur l’"espace test agricole", route de la Sposata à Ajaccio.
Une partie des graines et des semences ont été donnés par des Corses mais la majorité proviennent de l’ancien "conservatoire de patrimoine cultivé", ouvert en 1991 à Luri, dans le Cap Corse et aujourd'hui laissé à l’abandon.
Ce sont quatre futurs agriculteurs, membres de la pépinière d'entreprises agricoles de la Capa, qui feront office de "testeurs" pour faire grandir ces arbres et évaluer leur qualité. "Si on voit que les fruits sont de qualité et qu’ils produisent bien, l’objectif serait, pourquoi pas, de créer une filière de production, c’est intéressant économiquement puisque ce sont des arbres qui sont résistants", déclare Céline Bianchi, cheffe de service au développement rural de la CAPA. Il n’y a plus qu’à espérer, donc, que l’initiative porte ses fruits !