La communauté d'agglomérations du pays ajaccien (CAPA) a présenté, ce mercredi 3 mars, sa pépinière d'entreprises agricoles. La parcelle partagée par 4 agriculteurs est une première du genre en Corse.
La crise du Covid-19 a révélé un retour du "consommer bio et local". C'est notamment dans cet esprit que la communauté d'agglomérations du pays ajaccien (CAPA) a présenté, ce mercredi 3 mars, sa pépinière d'entreprises agricoles. Une première en Corse.
Pendant un à trois ans, 4 agriculteurs sélectionnés suite à un appel à candidature vont se partager une parcelle de 2 hectares. Le terrain, anciennement destiné à la construction, a été "gelé" par la ville d'Ajaccio.
Les agriculteurs, tous professionnels, vont se partager le foncier, le matériel de culture, les bâtiments et leur savoir-faire pendant une à trois années. Le temps de tester la viabilité de leur projet. Ensuite, d'autres candidats à cette pépinière prendront le relais.
Nouveau en #Corse, la CAPA crée en #PaysAjaccien la 1ère pépinière d’entreprise agricole sur une parcelle de 20 465m2 appartenant à @VilledAjaccio. Pr X.Lacombe "La CAPA doit être une agglo porteuse d’une #agriculture innovante".
— CAPA (@pays_ajaccien) March 3, 2021
?https://t.co/jYmBb1bdKP
#TransitionEcologique pic.twitter.com/YpRR4RwDy5
Quatre agriculteurs, autant de projets
Sur la parcelle située dans les hauteurs d'Ajaccio, quelques hectomètres carrés ont déjà été labourés. Swann y a notamment planté des radis. Durant son année de test, il entend, entre autres, cultiver sur sa parcelle de l'ail, des oignons, des poireaux, des carottes, du fenouil, du chou rave, du mesclun de jeunes pousses ou encore des herbes aromatiques.
Son objectif est de développer une "agriculture régénératrice" et de créer sa propre micro-ferme : "C'est une vitrine parce que c'est à très petite échelle, mais j'espère tout de même atteindre un seuil de rentabilité. J'espère que cela va m'ouvrir des portes pour trouver, à l'avenir, un autre terrain pour un projet global."
Les quatre profils sont différents. Mais complémentaires. Nadine, elle, est restauratrice à Ajaccio. Bien connue pour son établissement du Cabanon, elle souhaite, elle profiter de ce terrain pour cultiver ses propres produits. De la terre à l'assiette : "Depuis toujours, on cherche un terrain pour produire nos propres légumes de manière très locale. C'était l'occasion surtout que le foncier, c'est compliqué chez nous."
Une production destinée aux cantines scolaires ?
Tous vont recevoir un accompagnement adapté comme un suivi technique, une aide à la gestion de l'exploitation ou une recherche de financements
"Ils répondent à un besoin. On assiste depuis quelques années à une évolution des profils des nouveaux agriculteurs. Nombreux sont ceux qui s’installent hors-cadre familial et qui ont donc besoin d’un accompagnement. C’est dans le but de répondre aux attentes de ces nouveaux porteurs de projets que nous avons souhaité mettre en place de dispositif", explique Xavier Lacombe, vice-président de la CAPA.
Pour ce projet, la CAPA s'est appuyée sur le réseau national des "espaces-test agricoles" (RENATA). Plusieurs allers-retours entre la Corse et le continent ont été faits par la communauté d'agglomération pour prendre exemple sur des projets déjà bien installés. A l'avenir, la production de cette parcelle pourrait notamment approvisionner les cantines scolaires.
D'ici le 1er janvier 2022, 50 % de produits alimentaires durables de qualité doivent être servis dans ces établissements dont au moins 20 % de produits issus de l'agriculture biologique.