La Corse aura finalement droit à une inscription spécifique dans la Constitution. C'est ce qu'a déclaré ce mardi 27 la ministre Jacqueline Gourault, en visite à Ajaccio pour une troisième réunion de travail. Une annonce qui a laissé la majorité nationaliste plutôt dubitative.
Cette troisième réunion de travail était décisive. Ce mercredi 27, la ministre auprès du ministre de l'Intérieur Jacqueline Gourault était à Ajaccio pour discuter de l'inscription de la Corse dans la Constitution. La ministre l'a confirmé : il t aura bien un article spécifique à l'île de beauté.
Pourtant, le compte n'y est toujours pas pour les nationalistes. Car si la ministre a acté la possibilité pour la collectivité d'adapter les lois dans certains domaines, elle s'est néanmoins bien gardée de préciser lesquels. Un flou qui ne rassure pas Gilles Simeoni, président du Conseil Exécutif de Corse.
C'est sur les modalités concrètes et les moyens de mettre en oeuvre le principe d'habilitation permanente que nous demandons, pour la collectivité de Corse qui consisterait à lui reconnaître la capacité à intervenir dans des domaines législatifs et réglementaires et dans un certain nombre de secteurs stratégiques. Comme, par exemple : le foncier, la fiscalité, la langue ou le développement économique et social.
3ème réunion avec @j_gourault : nous demanderons la position du @gouvernementFR sur différents points, notamment sur la demande unanime des élus de la Collectivité de #Corse d'un article spécifique consacré à la Corse dans la #Constitution pic.twitter.com/faFtiqs69y
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 27 février 2018
De son côté, la ministe tempère : "Vous savez que pour faire une réforme constitutionnelle il faut une majorité des 3/5. Nous avons discuté sur, au fond, ce qui était à la fois demandé et ce qui était acceptable".
Un pas a été franchi, mais des précisions restent donc encore à apporter. Dans les prochaines semaines, au moins deux nouvelles rencontres devraient avoir lieu avant de définir concrètement l'inscription de la Corse dans la Constitution, qui devrait prendre la forme d'une loi organique.
► Revoir le reportage de Pierre Simonpoli, Jennifer Cappai-Squarcini, Thierry Guespin et Frédéric Guichard :
Interviennent dans ce reportage : Gilles Simeoni, président du Conseil Exécutif de Corse, Jean Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, Jean-Charles Orsucci, président du groupe "Andà per Dumane" à l'Assemblée de Corse, et Jean Martin Mondoloni, président du groupe "Per l'avvene" à l'Assemblée de Corse.