Elle s'appelle Josepha, a 36 ans, et vit dans la rue depuis quelques temps. Malgré les différentes structures qui pourraient l’aider, Josepha, dont le parcours n'a été qu'une série d'épreuves, se voit un avenir particulièrement sombre.Rencontre.
Josepha, 36 ans, est née et a grandi à Ajaccio. À 14 ans, elle suit son père sur le continent. « Ça ne s’est pas très bien passé. Mon papa avait des problèmes de santé. On m’a mis en foyer », livre-t-elle.
En Corse, sa grand-mère tombe malade et réclame à sa petite-fille de la voir « avant de mourir ». Josepha rentre Ajaccio et s’occupe d’elle jusqu’à « la fin de sa vie ». Après une série d’épreuves, la trentenaire finit à la rue. Elle est soutenue par un bâton qui lui sert autant d’arme de défense que de support pour danser.
Elle souhaiterait que l’on voie chez elle autre chose qu’une fille de la rue. Mais son CAP petite enfance ne lui permet pas de trouver sa place. « Les gens ne comprennent pas. Ils me disent tout le temps d’aller travailler. Mais si je ne suis pas présentable, si je ne suis pas propre sur moi, si je ne sens pas bon, qui va m’embaucher ? », lance-t-elle.
« Ça, ça emmène à la mort »
Sans soutien familial, fragile, malgré quelques aides institutionnelles, Josepha ne résiste pas aux démons de la rue. « Si on n’a pas de soutien, on descend encore plus bas. Encore plus bas ça veut dire jusqu’à la mort. Ça, ça emmène à la mort », livre la jeune femme en désignant une cannette de bière.
Sans réponse adaptée, du logement pour les femmes au soutien psychologique, et à tous les maux que la société d'aujourd'hui génère, la descente aux enfers risque hélas de continuer à frapper Josepha. Elle veut encore croire que non et aimerait être entendue.