Au conseil municipal d'Ajaccio, le budget se prépare dans un contexte tendu

Lundi 27 janvier, le débat d’orientation budgétaire était le principal sujet au menu du conseil municipal d’Ajaccio. Cet exercice obligatoire avant le vote du budget primitif prévu au mois de mars se déroule cette année dans un contexte national instable, appelant la municipalité à la prudence, ce qui n’a pas empêché les critiques, en particulier des élus de l’opposition.

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Maintenir une politique d’investissement ambitieuse et une gestion financière rigoureuse sans augmenter la pression fiscale, c’est l’exercice d’équilibriste auquel s’est livré Pierre Pugliesi devant le conseil municipal d’Ajaccio lundi soir, non sans rappeler le contexte particulier.

"On est arrivés, on avait un gel des dotations. Il y a eu à régler la question des emprunts toxiques. Puis il y a eu des baisses de dotations. Après on a eu le Covid pendant deux ans. Et puis, comme si ça ne suffisait pas, il y a eu la guerre en Europe avec une explosion de l'inflation, des coûts, avec un État très interventionniste pour soutenir socialement le pays. Et puis, pour finir 2024, une dissolution qui aujourd'hui nous prive, à cet instant, de loi de finances pour l'année 2025", rappelle-t-il.

L’adjoint en charge des finances a donc présenté un rapport d’orientation budgétaire 2025 placé sous le signe de la prudence. Car avec une masse salariale qui représente 70% de son budget, la commune s’attend parallèlement à des recettes de l’ordre de 113 millions d’euros, en stagnation par rapport à 2024, et à un tassement de son épargne.

Oppositions

Ce qui inquiète l’opposition. "Ces recettes ont du mal à compenser les dépenses et surtout, malgré tous les efforts que vous faites pour éviter que la masse salariale augmente, elle augmente à peu près de million d’euros par an. C'est exactement l'augmentation des impôts", indique Jean-André Miniconi, conseiller municipal "Aiaicciu per tutti".

"Le problème, c'est que le service rendu à la population n'est pas à hauteur du coût de cette masse salariale, estime Jean-François Casalta, conseiller municipal "Pà Aiacciu". Et c'est vrai qu'en matière de services rendus à la population, on sait bien que pour avoir une place, c'est un parcours du combattant, quand on parle de circulation, quand on parle de transports en commun, on voit bien que malheureusement l'Ajaccien est bien souvent laissé seul face à ses difficultés."

Autre critique : celle de Basiliu Moretti, qui entérine son départ de la majorité municipale en critiquant les orientations budgétaires de la ville. "L'argent des Ajacciens a été dépensé, mais pas seulement, parce que c'est aussi celui de l'ensemble des habitants de la Capa qui va l'être, à travers les attributions de compensation et les fonds de concours destinés à financer la ville et certains projets dont il faudrait m'expliquer la vocation intercommunale", déclare le conseiller municipal.

Le maire et les élus de la majorité ont largement félicité Pierre Pugliesi pour la qualité de son exposé. Fin de ce premier acte de la séquence budgétaire annuelle. Prochain rendez-vous en mars avec le vote du budget primitif.

Le reportage de Sylvie Wolinsky et Thomas Imbert :

durée de la vidéo : 00h02mn35s
Intervenants : Pierre Pugliesi, Adjoint au Maire d'Ajaccio en charge des finances ; Jean-François Casalta, Conseiller municipal d'opposition "Pà Aiacciu" ; Jean-André Miniconi, Conseiller municipal d'opposition "Aiacciu pè tutti" ; Basiliu Moretti, Conseiller municipal. ©S. WOLINSKY - T. IMBERT / FTV
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