Après deux ans de concertation, l'enquête publique sur la future centrale du Ricanto s'est terminée ce vendredi 3 novembre. Elle devrait être publiée courant décembre avant le début des travaux courant 2024.
Ouvertes depuis le 25 septembre, les permanences de la consultation publique pour la future centrale du Ricanto, à Ajaccio, affichent portes closes depuis ce vendredi 3 novembre, midi. L’enquête publique avait été prolongée après l’apport de nouvelles pièces justificatives d’EDF, le porteur de projet.
Citoyens, riverains et associations du grand Ajaccio ont pu faire valoir leurs critiques et leurs propositions. « Une partie du projet est en zone inondable, le PLU (plan local d’urbanisme) concernant les zones inondables interdit toute nouvelle occupation ou tout remblai. Là, manifestement, les concepteurs vont faire un remblai de 25.000 mètres cubes ce qui n’est pas du tout conforme au PLU. Par ailleurs, il y a un certain nombre de choses évoquées dans le dossier qui nous interpellent. Par exemple, nous n’avons pas vu les effets, selon les scenarii utilisées, des phases de démarrage. Ce sont les plus polluantes », estime Dominique Lanfranchi, membre de l’association A sentinella.
L’enquête publique est une étape administrative nécessaire avant de pouvoir lancer les travaux de la future centrale. Elle succède à une autre étape de concertation publique, au printemps 2021, il était alors question que la centrale soit alimentée au gaz naturel, et non au biocarburant.
Un permis de construire accordé début 2024 ?
Ce choix de combustible a été entériné, en début d’année, par l’Assemblée de Corse et réaffirmé par le Préfet sur le plateau de Cuntrastu, en avril dernier. « Nous rentrerons dans une longue procédure d’enquête publique puis de permis de construire qui mènera d’ici la fin de l’année 2023 à un arrêté préfectorale d’exploitation. […] Le début des travaux devrait commencer au printemps 2024 », avait déclaré Amaury de Saint-Quentin.
La fin de cette sollicitation du public intervient une semaine après l’avis favorable de l’Assemblée de Corse sur la demande de dossier d’autorisation pour la construction et l’entrée en fonction de la centrale. « On était face à une anomalie juridique, sanitaire, énergétique. Est-ce qu’on sort de cette anomalie avec l’avènement de la centrale du Ricanto ? Nous avons envie de répondre oui », avait souligné Romain Colonna, élu territorial Fa Populu Inseme, dans l’hémicycle.
La commission d’enquête publique a désormais un mois pour publier son rapport de conclusions. Le permis de construire de la centrale devrait être déposé en préfecture dès ce mois de novembre pour une obtention attendue en février 2024.
À compter de cette date, avec la publication du décret d’autorisation préfectorale pour l’exploitation de la centrale, les travaux pourraient débuter l’année prochaine et permettre la livraison de l’usine en 2027.