La "culture foraine" rejoint le registre du patrimoine mondial immatériel de l'Unesco, à la demande de la France et de la Belgique. L'institution a salué à la fois "un mode de vie itinérante" et une tradition qui fédère "des milliers de personnes". En Corse, que représente cette annonce pour les forains ?
C'est une tradition au cœur de l'hiver.
La grande roue, les manèges à sensations et les autos tamponneuses font désormais partie du patrimoine mondial de l'Unesco.
"C'est quelque chose d'exceptionnel, on l'attendait, déclare Clément Lecque, propriétaire d'autos tamponneuses. Et puis, ça fait du bien pour tout le monde. La culture foraine, c'est un mode de vie, des métiers, du temps, du travail."
"Amusement familial"
Derrière cette décision, la reconnaissance du rôle fédérateur des fêtes foraines, un lieu pour se retrouver et vivre des moments de partage à tout âge.
"J'étais tout gamin, à La Rochelle, j'avais 8, 9 ans. Ça a toujours été un amusement familial", se souvient un passant. "C'est amusant entre potes et les attractions sont trop bien ! Même si on les fait 40 fois", confirme une jeune fille.
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Forain, c'est bien souvent une histoire de famille. À la tête du jeu d'anneau, Marvin Ritz. L'amour des arts forains, c'est son père qui lui a transmis.
"J'ai appris avec mon papa, j'avais des machines à pièces jusqu'à mes 20 ans et désormais je possède un jeu d'anneaux, c'est complètement différent. C'est une passion. Après on choisit. Mon père a continué sa machine à pièces, ça fait plus de 35 ans. Moi, au bout d'un moment, j'ai voulu goûter autre chose, mais on reste toujours dans l'accueil du public avec le sourire."
Voyages
La culture foraine, c'est aussi un mode de vie fait de voyages et de rencontres.
"On monte, on démonte, on fait les trajets, on voyage et puis on recommence, confie Delphine Maubert, propriétaire de manège. On n’est pas toujours avec les mêmes forains, donc on découvre d'autres familles de forains, d'autres paysages, d'autres coutumes, d'autres régions. C'est très bien, c'est ça le principal : bouger."
Cette inscription au patrimoine immatériel de l'Unesco va permettre de faciliter la protection et la sauvegarde de ces lieux de fêtes populaires, portés par des passionnés depuis des générations.
Le reportage d'Elsa Gavinet et Audrey Burla :