En cette semaine européenne du handicap, focus sur les groupes d’entraide mutuelle. Ces structures, accompagnent des personnes victimes de lésions cérébrales ou d'accidents cérébraux. Elles permettent aux personnes concernées, souvent atteintes de handicaps invisibles, de retrouver confiance.
Dans ce petit carré de nature du jardin partagé des Cannes à Ajaccio, les discussions entre adhérents du GEM n'ont pas toujours un ton aussi léger. Pierre et Sandy gardent des séquelles visibles et invisibles des lésions sur leurs cerveaux suite à des AVC. Commercial, Jean-Philippe n'a pas encore repris son travail depuis son traumatisme crânien lors d'un grave accident de moto.
Tous les trois fréquentent régulièrement le groupe d'entraide mutuelle d'Ajaccio U Scontru. « Que ce soit notre famille ou nos amis, ils n’arrivent pas à toucher du doigt un handicap invisible. Ils n’arrivent pas à toucher du doigt et à comprendre les problèmes que l’on a.
Et dans l’association, on a les mêmes soucis. Ça nous rassure, ça nous permet de partager et d’échanger », indique Jean-Philippe. « Ça m’a redonné confiance en moi. Et ça m’a montré aussi que je pouvais venir en aide à d’autres personnes qui étaient plus handicapées que moi. La sensation d’être utile aux gens, de pouvoir les écouter, ça m’a donné une confiance en moi que j’avais perdue », continue Sandy.
Cocon ouvert
Les animateurs de l'association proposent une multitude d'activités intérieures ou extérieures aux adhérents, quand leur état de santé le permet, ainsi qu'à leur famille. « C’est surtout pour recréer du lien social, créer des échanges et leur redonner envie de faire, envie d’avoir des projets, de se retrouver », précise Frédérique Maroselli, animatrice au Groupe d' Entraide Mutuelle d'Ajaccio.
Pique niques, promenades, sorties culturelles, jeux, atelier théâtre, ces loisirs partagés permettent de travailler en douceur sur la mémoire et la concentration. Depuis sa création il y a trois ans, le GEM est une sorte de cocon ouvert dont l'accès est souple et volontaire.
Il existe deux structures en Corse. Elles sont financées par l'Agence régionale de santé à la hauteur de 77 mille euros par an.