L'Assemblée de Corse votait, jeudi 25 juillet, le plan déchets. Le rapport évoque le recours à la valorisation énergétique des déchets après le tri et la transformation en combustibles solides de récupération (CSR). On vous explique comment ça fonctionne.
Peu connus, et pourtant au cœur des débats. Les combustibles solides de récupération (CSR) sont l'une des nouveautés du plan territorial de prévention et de gestion des déchets (PTPDG), adopté le 25 juillet 2024 par l’Assemblée régionale.
Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Après avoir jeté vos détritus, les poubelles se dirigeraient vers des centres de tri, selon les dispositions prises dans le PTPGD. La première phase de recyclage traiterait les déchets ménagers ou issus du bâtiment.
Après avoir été broyés, certains éléments sont non recyclabes, et ne peuvent pas faire l'objet d'une première valorisation. Ce sont des petits morceaux de plastiques, de cartons, de bois ou de papiers. "Ils s’obtiennent après avoir enlevé l’organique et l’emballage des produits", nous expliquait il y a quelques mois Olivier Perrin, responsable développement chez Elcimaï, groupe spécialisé dans l’immobilier et le conseil environnemental.
"C’est une fraction résiduelle, à la suite d’un premier tri". Des déchets secs et non dangereux destinés à produire du CSR. Le but : créer de l’énergie, de l’électricité ou de la chaleur.
Ce système vise à lutter contre la surcharge des centres d’enfouissement de Viggianello et Prunelli-di-Fiurmorbo. Pour rappel, en 2022, la Corse a enfoui 62 % des déchets ménagers, et n’aurait pas dû dépasser 50 % depuis 2020. L'an passé, 130 000 tonnes de détritus ont été enfouis.
Les CSR, une alternative qui ne fait pas consensus
La Corse est confrontée depuis plusieurs décennies à une crise des déchets. Le PTPDG, lancé en 2018, vise à rattraper ce retard. Ce document de 624 pages prévoit d’étudier la valorisation énergétique grâce aux CSR. Cette valorisation, serait issue d'une combustion au sein d'une ou deux chaudières implantées en Corse. Pour l'heure, leurs localisations n'ont pas été arrêtées.
L’objectif est d'arriver, à un partir d'un tonnage de déchets, à cette répartition :
Problème : les combustibles, lors des incinérations, produisent des polluants comme les refiom, produits d'épuration des fumées, ou les mâchefers. De quoi inquiéter le collectif Corsica Pulita, composé de 17 associations corses de défense de l’environnement. Les militants dénoncent notamment l’absence d’étude de faisabilité du projet.
Un dossier épineux jusque dans les rangs de l'Assemblée. Le groupe Core in Fronte, de Paul-Félix Benedetti s'était opposé à ce projet la semaine dernière pointant du doigt un manque de précisions sur le tonnage annuel prévu concernant le CSR.