Pour sa première session depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, l'hémicycle insulaire s'attaquait à un énorme dossier : celui des déchets, que la majorité traîne comme un fardeau depuis des années.
Il est un peu moins de 20 heures, et le rapport est adopté à une large majorité, sans les voix nationalistes de Core In Fronte, qui a voté contre, et d'Avanzemu, qui s'est abstenu, mais avec celles d'Un soffiu Novu, qui a voté Oui en raison "du chemin parcouru depuis des années" par la majorité.
La conclusion "d'un après midi d'une humilité rare, avec un esprit de responsabilité qui nous a tous, je crois, animé", a estimé Jean-Martin Mondoloni en conclusion des débats.
Modération
Si plusieurs associations n'avaient pas fait mystère de leur hostilité au plan de gestion des déchets présenté par l'exécutif, les échanges dans l'hémicycle, se sont faits à fleurets mouchetés.
L'opposition, nationaliste comme de droite, n'a pas manqué de pointer les manquements qu'elle avait cru déceler dans le texte, et le flou concernant plusieurs questions, telles que le nombre de chaufferies, et plus largement la question centrale des CSR, ou combustibles solides de récupération.
Mais à la teneur des propos ne laissait guère de doutes sur l'issue du vote.
La Corse est assise sur un volcan
Gilles Simeoni
Alors que le sujet est sensible, et a suscité d'innombrables polémiques depuis des années, on s'attendait effectivement à des discussions plus musclées. Le seul éclat marquant l'après-midi fut le choix fait par Paul-Felix Benedetti de quitter les bancs de l'assemblée, après que la présidente, Marie-Antoinette Maupertuis, lui a demandé de mettre fin à une intervention qui avait dépassé largement les limites définies avant l'ouverture des débats...
>> Le plan de gestion des déchets de la Corse, qu'est-ce que c'est ?
Urgence
Est-ce l'importance des enjeux, ou le sentiment d'urgence qu'ils commandent, après des années d'atermoiements ? Gilles Simeoni, a entamé son propos en rappelant que la Corse était "assise sur un volcan", et qu'il n'était plus temps de se contenter de théoriser, alors que, dans deux ans, le système actuel, moribond, décrié et sous-dimensionné, aurait vécu.
Mais personne, dans l'hémicycle, ne s'est laissé allé à affirmer que le problème, ou plutôt la kyrielle de problèmes liés au traitement des déchets en Corse, serait de l'histoire ancienne, une fois ce plan voté. Même pas du côté de la majorité.
"C'est une clé pour mieux préparer la suite", dira Guy Armanet, qui a longuement développé le contenu du plan au cours de l'après-midi.
Un constat, partagé par l'ensemble des élus, qui laisse imaginer de nombreux autres débats, peut-être plus animés que celui-là, dans les années à venir...