Ce jeudi, plusieurs députés de la commission des lois de l'Assemblée nationale sont venus à la Collectivité de Corse échanger avec les élus insulaires. Ce déplacement s'inscrit dans le cadre du processus d'autonomie et dans la perspective du projet de réforme constitutionnelle.
Ce jeudi 23 novembre, une délégation de la commission des lois de l'Assemblée nationale est venue dans l'île afin d'effectuer des travaux préparatoires dans le cadre de l'avenir institutionnel de l'île.
Une visite qui intervient moins de deux mois après celle du président de la République, Emmanuel Macron, qui avait ouvert la voie à une possible autonomie de l'île et demandé aux différents groupes politiques insulaires de trouver un accord.
Conduite par Sacha Houlié, député Renaissance et président de cette commission, la délégation a été reçue à la Collectivité de Corse par Gilles Simeoni et Marie-Antoinette Maupertuis.
Parmi la dizaine de parlementaires, on note la présence d'Ugo Bernalicis (France Insoumise) de Philippe Gosselin (Les Républicains) et de Jean-Félix Acquaviva. Le député du groupe Liot est le seul des quatre parlementaires insulaires à faire partie de cette commission composée, en tout, de 73 députés.
Spécialisée - entre autres - dans les questions institutionnelles, cette commission est notamment chargée d'examiner et d'amender les projets de loi avant leur présentation à l'Assemblée nationale. Ce sera donc le cas pour celui concernant la réforme institutionnelle annoncée par le président de la République.
Si on ne connaît pas précisément les thèmes qui ont été abordés lors de la réunion de ce matin - à laquelle ont également participé les présidents des groupes politiques de l'Assemblée de Corse -, le processus d'autonomie aura été en toile de fond des différents échanges de la journée.
"C'est la première fois que le bureau de la commission des lois se déplace concernant un sujet comme celui-ci, précise Philippe Gosselin, député Les Républicains de la Manche et vice-président de cette commission. Ce n'est pas rien et cela montre qu'il y a une démarche collective des élus de la République et de la représentation nationale pour se rendre sur place et prendre la température. On n'est pas là pour donner des conseils ni pour dicter un cadre. Notre boulot est d'être à l'écoute et de prendre la température. Déjà, on le voit au travers des échanges très fluides de ce matin, un certain nombre de sujets émergent. Quel serait le "plus" de l'autonomie ? On pourrait peut-être le voir sur le logement, sur l'eau, sur la fiscalité. C'est aussi le quotidien des Corses."
Le reportage de Lionel Luciani et Jennifer Cappaï-Squarcini :
Dans l'après-midi, la délégation s'est également entretenue avec les représentants des maires de l'île, les membres de la Chambre des territoires, la présidente du Conseil économique, social, environnemental et culturel de Corse (Cesec), ainsi qu'avec les vice-présidents de l'Assemblea di a Ghjuventù.
Si, pour l’heure, il ne s’agit que d’une prise de contact, ces échanges pourraient s'avérer utiles pour la suite du processus. Lors des différentes réunions, il a également été question des divergences entre la droite insulaire et les nationalistes sur le projet d'autonomie de la Corse. Fin septembre, Emmanuel Macron avait donné six mois aux élus corses pour aboutir à un accord. Il leur reste encore quatre mois.
D'ici là, une délégation de la commission des finances et une des affaires sociales devraient elles aussi se rendre en Corse en début d'année prochaine.
Sacha Houlié était l'invité de l'émission Pulitica :
