Réforme de la police nationale : le procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, exprime ses inquiétudes

La Conférence Nationale des Procureurs de la République, dont Nicolas Septe siège au Conseil d'administration, tire la sonnette d'alarme concernant les conséquences possibles d'une telle réforme, alors que les tensions entre le ministère de l'Intérieur et les fonctionnaires de police s'intensifient.

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La Conférence Nationale des Procureurs de la République (C.N.P.R.) réagit à son tour à "l'annonce du départ du Directeur zonal de la police judiciaire sud", manière polie d'évoquer le limogeage d'Eric Arella, qui fait grand bruit. 

Parmi les dix-huit signataires du communiqué de presse, Nicolas Septe, le procureur de la République d'Ajaccio. La Corse fait partie de la zone sud, la plus importante de France. 

Une réforme contestée

La C.N.P.R. voit dans cette décision de la Direction générale de la police nationale l'un des symptômes des tensions que suscite la réforme portée par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, et expose clairement, dans ce texte, "ses inquiétudes quant à l'avenir de la filière judiciaire"

"Après l’annonce du départ du Directeur zonal de la police judiciaire sud, elle ne peut manquer d’exprimer à nouveau sa plus grande préoccupation quant aux contours et aux conséquences de la réforme envisagée.

Elle s’inquiète que l’annonce de ce départ puisse compromettre la sérénité devant présider aux échanges relatifs à une réforme de grande ampleur, porteuse de lourds enjeux institutionnels".

Symptôme

Des préoccupations légitimes, alors que le limogeage d'Eric Arella fait suite à une spectaculaire manifestation de colère à l'Evêché, jeudi 6 octobre. Près de 200 officiers de la PJ de Marseille, mais également de Montpellier, Toulon, Nice, Nîmes ou encore Avignon, ont gratifié Frédéric Veaux d'une haie d'honneur particulière. Le Directeur Général de la Police Nationale a traversé les locaux de l'hôtel de police de la cité phocéenne entouré de policiers, bras croisés, et silencieux. 

Le but, afficher son hostilité à la réforme très controversée du ministère de l'Intérieur qui prévoit de placer tous les services de police - renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous un même directeur départemental. 

A Paris, la manifestation, dont la vidéo a tourné en boucle sur les réseaux sociaux, a été vue d'un très mauvais œil. Et la première sanction n'a pas tardé à tomber. Dès le lendemain, vendredi 7 octobre, Eric Arella, le directeur de la police judiciaire à Marseille, a été démis de ses fonctions. Une décision que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a légitimé de manière brève, dans une interview au Parisien : "le directeur général a le choix de ses collaborateurs. le lien de confiance était rompu" .

Escalade ?

Cette décision n'a pas apaisé le climat. Le même jour, de nombreux policiers se sont rassemblés devant l'Evêché pour saluer le départ du haut fonctionnaire, qui a quitté le commissariat en voiture, sous les applaudissements. 

Dans le même temps, la PJ déposait les armes, au sol, devant un blason de la Direction Interrégionale de la Police Judiciaire de Marseille. 

à travers le pays, de Point-à-Pitre à Quimper en passant par Nanterre, Bayonne ou Reims, les commissariats ont également affiché leur mécontentement. 

On le voit, le climat est loin de la sérénité souhaitée par la Conférence Nationale des Procureurs de la république. 

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