En Corse, les bars et restaurants ont rouvert le 2 juin avec l’entrée en vigueur de la phase 2 du déconfinement. Même si les professionnels sont heureux de retrouver leurs habitués, certaines inquiétudes demeurent. Illustration à Ajaccio.
À Ajaccio, les habitudes se réinstallent progressivement. Du Boulevard du roi Jérôme au Cours Napoléon les terrasses se remplissent timidement. Les premiers cafés sont servis. Les conversations autour du journal reprennent. Depuis ce mardi 2 juin et le lancement de la phase 2 du plan de déconfinement, les bars, cafés et restaurants classés en zone verte peuvent rouvrir leurs portes.
Mais là aussi, un protocole sanitaire strict doit être respecté : distance d’un mètre entre les tables et une limite de 10 personnes maximum par table, mise à disposition de gel hydroalcoolique, et port du masque obligatoire pour les serveurs. « C’est important, il faut se protéger, pour notre bien et celui d’autrui. Le principal, c’est de retrouver mes habitués, je suis heureux », lance Joseph, serveur à la Conca d’Oru.
20 réservations pour déjeuner
Sur la route des Sanguinaires, c’est aussi le soulagement pour l’équipe de la paillote l’Ariadne. Pour ce jour de réouverture, l’établissement a reçu 20 réservations pour le déjeuner, contre 60 en temps normal.Durant plus de deux mois de fermeture, l’établissement indique avoir perdu plus de 90 % de son chiffre d’affaires. Et s’inquiète pour son avenir.
Minuit pile
Une inquiétude que partagent aussi les quatre co-propriétaires du 10 rue des Halles qui a ouvert ses portes à minuit pile. « Le point vraiment difficile de cet après-confinement, c’est de savoir comment on va retravailler, on est vraiment dans l’improvisation », explique Arnaud Giacomoni, co-propriétaire de l’établissement.Une chance pour eux, les fournisseurs et les propriétaires des murs ont accepté de décaler le paiement des factures et des loyers. « Maintenant, on travaille pour payer ce qu’on n’a pas pu payer pendant deux mois », sourit Antoine Triay, co-propriétaire.
Les conditions d'accès au fonds de solidarité assouplies
Dimanche, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé l’assouplissement des conditions d’accès au fonds de solidarité pour les entreprises de l’hôtellerie-restauration en difficulté.Jusqu'ici, pour pouvoir bénéficier d'une aide de 10.000 euros mensuelle, une entreprise devait s'être vu refuser un prêt garanti par l'Etat. « Nous allons retirer cette condition » pour les entreprises de ce secteur « qui en ont besoin et qui ne sont pas en mesure de payer leur loyer », a indiqué Bruno Le Maire.
Le fonds de solidarité mis en place au début de la crise prévoit, dans son premier volet, le versement de 1.500 euros d'aide mensuelle aux très petites entreprises et aux indépendants. Un second volet, co-financé par les régions, prévoit d'accorder une somme supplémentaire aux entreprises les plus en difficulté.