Ce mardi 25 mai, Antoine Pes comparaissait devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio pour avoir notamment refusé de se soumettre aux obligations liées à son inscription au Fijait (fichier des auteurs d'infractions terroristes). Problème : ces obligations ne lui ont jamais été notifiées.
Sur le banc des avocats de la défense du tribunal correctionnel d'Ajaccio, Me Éric Barbolosi tourne les pages de son dossier.
Il est le conseil d'Antoine Pes, à qui le tribunal reproche la non-justification de son adresse dans le cadre de son inscription au Fijait (fichier national judiciaire des auteurs d'infractions terroristes) et un refus de se prêter aux prises d'empreintes digitales ou de photographie lors d'une vérification d'identité entre 2018 et 2019. Le prévenu, incarcéré à Borgo après avoir été condamné à 10 ans de prison en 2020 dans le dossier dit de "la cache d'armes" à Ajaccio, a refusé d'assister à l'audience.
Problème, comme le souligne la représentante du ministère public lors de ses réquisitions, il n'a pas été notifié à Antoine Pes les obligations liées à son inscription au Fijait, lors de sa sortie de prison en 2018, elle demande la relaxe pour les deux infractions. Une réquisition suivie par la présidente du tribunal.
"C'était inévitable"
Une décision logique pour Me Eric Barbolosi. "C'était inévitable. Premièrement, parce qu'on ne lui avait jamais notifié son inscription au Fijait et surtout les obligations que ça incombait quand il est sorti de prison, sous contrôle judiciaire, en 2018. Deuxièmement, sur le refus du prélèvement ADN, les textes visés étaient refus de se faire prendre en photo et refus de laisser ses empreintes papillaires, or les textes visés ne correspondaient pas à l'infraction qui était poursuivie. Dans ces conditions, il ne pouvait y avoir qu'une relaxe", précise-t-il.
Antoine Pes, 55 ans, a notamment été condamné en janvier 2020 à 10 ans de prison dans le dossier dit de "la cache d'armes" découverte en 2013 à Ajaccio lors d'une enquête visant deux attentats contre des gendarmeries à Bastia et Ajaccio commis en décembre de la même année. Lors des investigations, les empreintes génétiques d'Antoine Pes avaient retrouvées dans le garage où étaient stockés des scooters volés, des armes et des explosifs.