Assemblée : un nouveau groupe avec les députés nationalistes corses

Un huitième groupe politique, très hétéroclite, "Libertés et Territoires" a été créé à l'Assemblée, regroupant 16 députés issus des rangs des "marcheurs", UDI-Agir, ou encore de sensibilité radicale, ainsi que les trois députés nationalistes corses.

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C’est un travail de négociations de seize mois qui trouve son épilogue aujourd’hui. Les discussions conduites par les trois députés nationalistes ont enfin trouvé un écho favorable auprès des députés centristes, écologistes ou encore radicaux. Le groupe sera co-présidé par Bertrand Plancher et Philippe Vigier (ex-UDI).

Ils sont seize, seize à se réunir derrière la bannière "Libertés et Territoires", devenant ainsi le huitième groupe de l’Assemblée Nationale, un record au Palais Bourbon.
Un groupe hétéroclite

Dans ce groupe outre les trois députés nationalistes, Jean-Félix Acquaviva – qui sera d’ailleurs vice-président -, Michel Castellani et Paul-André Colombani, figure naturellement François Pupponi, député du Val d’Oise et souvent affublé du qualificatif de "cinquième député corse".

Ce groupe très divers rassemble également quatre députés centristes et quatre anciens députés La République en Marche dont le régionaliste breton Paul Molac.

Des radicaux prennent place à leur tour parmi lesquelles Sylvia Pinel, ancienne ministre du Logement entre 2014 et 2016 et candidate malheureuse aux primaires de la gauche avec 2% des voix en janvier 2017.

Mais l’invité surprise de ce groupe est Charles Amédée de Courson, le député UDI de la Marne. Il est notamment connu pour la véhémence de ses prises de position vis-à-vis de la Corse. Charles de Courson s’est notamment opposé à la prorogation des arrêtés Miot et avait débattu de la fiscalité de la Corse avec Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif, sur notre antenne dans l’émission Cunfronti en décembre 2016. 
 

 

"Autonomie pleine et entière pour la Corse"

Officialisée en début d’après-midi au palais Bourbon, ce groupe s’est ensuite exprimé devant la presse. Le pacte commun présenté comporte trois axes majeurs : la décentralisation, la transition écologique et la justice sociale.

Le lobby des députés nationalistes initié il y a plus d’un an semble avoir été payant puisque la déclaration politique du groupe fait mention "du développement de nos institutions locales et territoriales" pouvant aller jusqu’à "une vraie autonomie politique et décisionnelle, pleine et entière au sein de la République comme en Corse et certains territoires d’Outre-Mer."

Autre mention faite à la Corse dans ce texte fondateur, à propos d’un statut fiscal : "L’autonomie fiscale des territoires, par le biais de transfert de ressources fiscales, notamment dans le domaine de la fiscalité du patrimoine, comme demandée par la Corse et éventuellement généralisable à d’autres territoires, est un élément central de responsabilisation des élus et des collectivités territoriales."

Le groupe, des moyens supplémentaires

Si chacun des protagonistes a tenu à s’unir sous une même bannière et à se constituer en groupe, c’est qu’il confère des droits et avantages auxquels ne pouvaient prétendre les députés non-inscrits.

La création d’un groupe politique permet de disposer d’une dotation financière de l’Assemblée nationale pour assurer son fonctionnement, de temps de paroles dans l’hémicycle de places en commissions et au bureau de l’Assemblée, d’un droit à une commission d’enquête d’une niche parlementaire par session

Vice-président du groupe, Jean-Félix Acquaviva pourrait profiter de ces moyens supplémentaires en posant sa première question orale dès la semaine prochaine.
 
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