Autonomie : Core in Fronte dénonce "les manœuvres grossières de l'Etat"

Le mouvement indépendantiste, présent à l'Assemblée de Corse, assure ne pas avoir été convié à une réunion qui s'est tenue à Paris avec Gérald Darmanin et d'autres élus insulaires. Et voit dans cette décision une volonté de l'Etat de se lancer dans "des marchandages politiciens".

Si Gérald Darmanin a finalement reporté sa venue en Corse, prévue les jeudi 8 et vendredi 9 février dernier, il semblerait que les discussions suivent leur cours entre l'Etat et les élus insulaires.

Le ministre de l'Intérieur a semble-t-il opté pour des échanges moins protocolaires, et plus "ciblés". En effet, mercredi dernier, un dîner était organisé à Beauvau. Mais on était loin des grandes messes organisées précédemment, où tout le monde était convié, et où l'on posait devant les objectifs. 

Seuls Jean-Christophe Angelini, le président du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse, et Laurent Marcangeli, député, président du groupe Horizons à l'Assemblée Nationale, étaient présents.

Certes Gilles Simeoni, premier interlocuteur de Paris, était également invité, mais il avait décliné, faisant savoir que la forme prise par ces échanges "ne lui convenait pas".

Jean-Martin Mondoloni, coprésident d'Un Soffiu Novu, a fait savoir, pour sa part, qu'il devait rencontrer Gérald Darmanin dans la foulée, à son invitation.

"Marchandages"

Quid de Core in Fronte ? Le mouvement indépendantiste, présent dans l'hémicycle, aurait été le seul groupe de l'Assemblée à ne pas entrer dans ce cycle de rencontres. Dans un communiqué de presse, CiF estime qu'il a payé son insistance à faire accepter l'idée d'un "titre constitutionnel pour la Corse". 

"L'objectif de cette rencontre était de passer outre la motion votée le 5 juillet, par une
majorité de 70 % d'élus corse, et d'exclure Core In Fronte qui a été à l'initiative, depuis 2020,
de la demande d'un Titre Constitutionnel pour la Corse".

Pour les Nationalistes, Paris serait embarrassé par cette motion de l'Assemblée de Corse, socle des négociations actuelles. "L'État n'a à ce jour pas répondu à la motion du 5 Juillet. Il doit assumer sa position qu'elle soit de blocage ou d'ouverture". 

Au contraire, selon Core in Fronte, il"manœuvre, en souterrain, pour mettre en place une autre délibération", en usant de "marchandages politiciens".

Les Indépendantistes demandent "au groupe Avanzemu, et à toutes les composantes patriotiques, de ne pas rentrer dans des conciliabules de discussions au rabais qui affaiblissent la motion du 5 juillet", et "au président Simeoni de tenir le cap fixé par la majorité du 5 juillet dans le cadre du processus et de refuser que toute nouvelle motion soit soumise au vote".

Dans son communiqué de presse, Core in Fronte ne fait pas mention de l'action qu'il a menée à Centuri contre la résidence secondaire du ministre de la justice, Eric Dupont-Moretti, quelques jours à peine avant la venue supposée de Gérald Darmanin en Corse. Une action qui pourrait avoir incité le ministre de l'Intérieur à reporter son déplacement, un report que Beauvau a justifié d'un laconique "les conditions sereines ne sont pas réunies".

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