Cargo échoué à Bonifacio : de la prison avec sursis pour deux marins du Rhodanus

Deux marins russes du Rhodanus, un cargo qui s'était échoué en octobre dans la réserve naturelle de Bonifacio ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et 3000€ d'amende ce vendredi. Ils ont interdiction de naviguer dans les eaux françaises pendant trois ans.
 

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Le chef de quart du Rhodanus et son capitaine ont été condamnés ce vendredi à six mois de prison avec sursis et 3000€ d'amende. Aucun des deux marins russes n'était présent à l'audience devant le tribunal de Marseille.

Le navire de 90 mètres de long s'était échoué sur la plage de Cala Longa, dans la réserve des Bouches de Bonifacio, en pleine nuit le 13 octobre dernier.

"Je me suis posé sur le canapé, j'ai fait un café et je me suis endormi net. Le bruit du choc m'a réveillé", avait raconté devant les enquêteurs le chef de quart de 44 ans, après l'accident survenu en octobre.
 

Interdiction de naviguer dans les eaux françaises 

Suivant les réquisitions du procureur dans cette affaire qui n'a causé ni blessé ni pollution, le tribunal maritime a également interdit à ces deux marins russes de naviguer pendant trois ans dans les eaux françaises.

Chargé en Italie de bobines d'acier, le cargo avait mis le cap en octobre sur Arles (Bouches-du-Rhône) via les Bouches de Bonifacio, le détroit de 11 kilomètres de large entre la Sardaigne (Italie) et la Corse.

Vers 02Hh30 du matin, les autorités maritimes françaises et italiennes se sont inquiétées de voir ce bâtiment de 90 mètres de long sur 12 mètres de large prendre une trajectoire inhabituelle, en pleine zone naturelle protégée.
 

Le chef de quart s'est endormi

Pendant cinquante minutes, les autorités tenteront de joindre le navire par radio, en vain: le chef de quart, recruté avec pour seule expérience maritime celle de "pousseur-remorqueur" au port de Saint-Pétersbourg (Russie), s'est endormi à la barre.

Un hélicoptère Puma s'envole mais ne parvient pas à empêcher le cargo de s'échouer sur la côte corse, l'étrave posée sur un rocher. Les secours sont sur place peu après le choc, mais pendant plus de deux heures, le capitaine du bateau refuse toute aide et tente de dégager lui-même son bâtiment.
Cliché sous-marin du Rhodanus. © Préfecture Maritime de Méditerranée

"Pour ce genre de navires, les consignes de la compagnie priment sur celles des autorités civiles", a déploré le président du tribunal, Florent Pascal. 

Le procureur Franck Lagier a égrené une série "de manquements et de négligences" à bord de ce bateau battant "pavillon de complaisance d'Antigua-et-Barbuda", qui a fendu la nuit tel un "navire fantôme sans commandant".  
 

Une série de manquements

 Le marin de quart avait débranché le dispositif "d'homme-mort", une alarme qui se déclenche en cas d'inactivité prolongée, car son bruit le dérangeait et le capitaine n'avait pas mis de réveil pour aider au passage des Bouches de Bonifacio, un secteur délicat.

"Je ne suis pas un capitaine faible, je suis très dur avec mon équipage, mais je ne peux pas être derrière tout le monde", s'était défendu le capitaine lors de l'enquête.
 
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