Violente agression de Bonifacio : des peines de 3 à 24 ans de prison requises par l'avocat général

Le procès de la violente agression d'une mère et sa fille dans leur maison à Bonifacio, en septembre 2018, s'est ouvert lundi 9 mai aux assises de Corse-du-Sud. Les réquisitions de l'avocat général, très attendues, sont tombées ce vendredi : la relaxe pour un individu, et sept peines allant de 3 à 24 ans de prison.

L'affaire avait suscité une vague d'indignation en Corse. Le procès pour la violente agression de deux femmes survenue en septembre 2018 s'est ouvert lundi 9 mai à la cour d'assises de Corse-du-Sud.

Un procès qui marque par sa durée - plus de deux semaines - comme par le nombre de personnes assises sur le banc des accusés, huit : Vasile Zavoianu, Anghel Rostas, Ghoerghe Rezmives, Stefan Bechian, Dorina Matei, Gabriel Elekes, Vasile Selembe et Filippo Pisanu.

Après plusieurs jours consacrés à l'énoncé des faits, aux témoignages des victimes, l'audition des accusés, des enquêteurs, et la lecture des enquêtes de personnalités, ce vendredi 20 mai a été le temps des réquisitions par l'avocat général, Geoffrey Makan.

Méthodique, catégorique, le représentant du ministère public n'a pas ménagé ses mots pour convaincre, évoquant la crainte de "pirates barbaresques" qui viendraient sur nos côtes "piller nos villages et violer, ou tenter de violer". Une image forte et des peines demandées conséquentes, allant de 3 à 24 ans.

La relaxe pour Filippo Pisanu, pour lequel les preuves de son implication sont tenues. 3 ans à l'encontre de Vasile Selembe, 13 ans contre Gabriel Elekes, 14 ans contre Dorina Matei, 15 ans contre Stefan Bechian, 18 ans contre Gheorghe Rezmives, 22 ans contre Anghel Rostas - accusé d'extorsion et de tentative de meurtre - et 24 ans contre Vasile Zavoianu, le plus gravement impliqué, qui comparaît pour des chefs d'extorsion, tentative de viol et complicité de tentative de meurtre.

J'ai l'impression de revenir à un ancien régime, une ancienne justice

Me Pierre-Laurent Audisio

Des réquisitions trop dures pour la défense : "J'ai l'impression de revenir à un ancien régime, une ancienne justice, et je vous avoue que cela me donne des frissons, souffle Me Pierre-Laurent Audisio. Je considère qu'on est dans de l'exemplarité, et que ce n'est pas l'idéal de justice qu'on peut se faire. Il va falloir quand même faire comprendre, modestement, du coté des avocats de la défense à la cour, qu'on ne peut pas juger un dossier en Corse de cette manière et dans un autre endroit de France de manière beaucoup plus légère."

Un point de vue que les avocats de la défense auront la tâche de défendre lundi et mardi, journées au cours desquelles ils seront appelés à se succéder à la barre avant le jugement.

Menaces et tentative de viol

Pour rappel des faits, le 16 septembre 2018, trois personnes s'introduisent aux alentours de 13h au domicile d'une famille résidant à Bonifacio. Alors présentes à l'intérieur de l'habitation, une mère et sa fille sont violemment agressées, et menacées, notamment, avec une arme qui s'avérera être factice. Selon les dires de plusieurs accusés, les individus pensaient trouver "deux à trois millions d'euros en liquide".

Les agresseurs repartent finalement avec plusieurs milliers d'euros et des objets de valeur, et les victimes parviennent à joindre les secours sous les coups de 14h. Les deux femmes, en état de choc, sont prises en charge par les secours. La mère, âgée de 61 ans, souffre notamment de plaies sérieuses à la jambe. Sa fille, 23 ans, fait elle état d'une tentative de viol. 

Les premières interpellations dans cette affaire surviennent en décembre 2018. Des convocations qui se soldent par des mises en examens et des détentions.

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