Les pêcheurs de Cargèse sont en plein désarroi. Un mois après la tempête qui a ravagé leurs installations sur le port, la mairie a dégagé en partie les blocs que la mer avait projetés. Une demande de reconnaissance de catastrophe naturelle a été déposée auprès de la préfecture.
Un ponton encore sous l'eau, c'est une dernière trace visible de la tempête de fin d'année à Cargèse. Le matériel de pêche lui est inutilisable. Depuis un mois les pécheurs de la commune attendent la prise en compte de leurs dossiers par les assurances.
« J’ai perdu la totalité de mon électronique du bateau, 80% de mon matériel. À ce jour pour redémarrer et recommander du matériel, il faut à peu près deux mois et demi, trois mois d’attente. Je suis en train de lister mes pertes, j’ai quasiment fini, je dépasse les 30 000 euros », livre Charles Capodimacci, patron pêcheur à Cargèse.
30 000 euros disparus dans la nuit du 27 au 28 décembre dernier, sous l'assaut des vagues, l'enrochement de la digue cède. Les box construits par la commune, dans lesquels les pêcheurs entreposent leur matériel, sont submergés.
Où déposer les filets ?
Joint par téléphone le maire de Cargèse, déclare avoir déposé auprès de la préfecture une déclaration de catastrophe naturelle. Mais la réponse des services de l'État se fait attendre.
Les pêcheurs se savent plus où déposer leurs filets. « Sur huit pêcheur, tout le monde a eu des dégâts. On ne pourra plus rien entreposer là temps que ce n’est pas sécurisé, c’est pas possible », indique Thierry Capodimacci, patron Pêcheur à Cargèse.
La prud’homie d’Ajaccio, à laquelle ces professionnels de la pêche sont adhérents, n'a pas les moyens financiers de leur venir en aide. « On se sert de l’argent pour les frais de fonctionnement et puis indépendamment de tout ça, on ne peut pas aider un ou deux, voire trois pêcheurs. Si la prud’homie pouvait aider, elle aiderait tous les pêcheurs de la prud’homie d’Ajaccio », souligne Xavier D'Orrazio, président de la prud’homie d'Ajaccio.
Pourtant prompt à défendre toutes les causes, la prud’homie souffre actuellement du mauvais temps qui sévit sur l'île depuis deux mois. Et qui met en danger l'ensemble des professionnels de la pêche.