Deuxième jour d’audience devant la cour d’assises de la Haute-Corse pour le procès en appel de Christian Istria. Il est accusé d’avoir tué par balles son voisin Toussaint Antona après des années de querelles.
« Mon père, ce n’est pas un assassin, il s’est défendu, il m’a défendue. » Vanina était avec Chritian Istria ce 17 avril 2012 à Sainte-Marie-Sicché.A la barre elle raconte la même scène que l’accusé : les injures, le crachat par terre, le coup de bâton de Toussaint Antona au visage de son père et la peur intense qui l’a poussée (elle avait 14 ans à l’époque) à se réfugier dans la maison. Elle n’a pas vu Christian Istria sortir son arme et abattre leur voisin mais elle témoigne de deux années d’altercations ayant menées à ce drame.
Une querelle ancienne
L’audience revient alors à la victime : qui était Toussaint Antona. Lundi, le mot « irascible » a été répété plusieurs fois à la barre. Ce matin, son frère s’est dit « outré » : « On essaye de faire passer mon frère pour quelqu’un de méchant, quelqu’un capable de violences. C’est complètement faux, il menait sa petite vie tranquille sans chercher personne. » Paul Antona s’est porté partie civile pour que la vérité éclate parce que son frère, dit-il, a été tué « comme un chien. »
Sujet : Emilie Arraudeau et Pascal Alessandri
« Menteur, bâtard », lâche la mère de l’accusé au maire de Sainte-Marie après son témoignage. Elle a 93 ans, lui 83, ils se connaissent depuis toujours mais entre eux mais il y a désormais ce terrain communal sur lequel Christian Istria voulait construire une maison de retraite. La mairie lui a refusé le terrain, ce contentieux judiciaire a jeté un froid entre la famille Istria et les Antona.
La tension est montée pendant deux ans jusqu’au drame.
Légitime défense ?
Christian Istria a tué son voisin de quatre balles de 7.65 mm. On se sait pas d’où l’accusé tenait cet arme ni pourquoi il était armé ce soir-là. Autre mystère : un projectile de 9mm retrouvé sur la scène de crime. Pour la défense, Eric Dupont-Moretti, il prouve que Toussaint Antona était armé, ce qu’assure l’accusé.
Mais aucune arme n’a été trouvée près de la victime. Pour l’expert balistique, cette balle n’a pas été tirée. Il dit : « Ca peut être beaucoup de choses, je ne peux pas fermer le champ des possibles. » Au deuxième jour d’audience, cette question reste en suspens. Les parties donneront leur réponse demain, lors de leur plaidoirie.