Déjouant tous les pronostics, le candidat de Giorgia Meloni a perdu face à Alessandra Todde, vice-présidente de Cinque Stelle. Du côté de la gauche italienne, on espère que cette défaite annonce un coup d'arrêt pour la présidente du Conseil italien, a qui tout semblait réussir depuis son élection, il y a deux ans.
C'est une bouffée d'air frais pour la gauche italienne.
Hier, mardi 27 février, Alessandra Todde, candidate du M5S (mouvement Cinque Stelle), soutenue par le parti démocrate, a remporté les élections régionales en Sardaigne, face à Paolo Truzzu, maire de Cagliari, et membre du parti Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni.
Courte tête
C'est un coup d'arrêt pour la présidente du Conseil, et la coalition de droite et d'extrême-droite qui l'a portée au pouvoir. Depuis son arrivée au palais Chigi, en octobre 2022, elle n'avait connu aucun revers politique. Giorgia Meloni pensait que la campagne des régionales serait l'occasion d'asseoir un peu plus son pouvoir, avant les élections européennes, dans trois mois.
Certes, la victoire d'Alessandra Todde, première femme à diriger la Sardaigne, est loin d'être écrasante. Avec 45,4 % des suffrages, contre 45 % à son adversaire, elle ne l'emporte que de 3.000 voix dans une région qui compte 1,8 million d'habitants.
Mais c'est néanmoins un signal fort envoyé par le centre-gauche, qui semblait bien mal en point depuis l'élection de Girogia Meloni, et qui compte bien capitaliser sur cette victoire lors des prochains scrutins régionaux, à commencer par les Abruzzes, le 10 mars prochain.
Test
Néanmoins, la défaite en Sardaigne reste locale, et pour de nombreux observateurs, elle tient plus à la faiblesse du candidat de droite qu'à un rejet de la politique menée par Meloni. Paolo Truzzu souffre d'une image écornée, d'abord par la gestion calamiteuse du développement de Cagliari, où les chantiers prolifèrent, rendant la circulation très difficile, mais également par le tatouage qu'il arbore sur son bras, TRUX. Un mélange de son nom, Truzzu, et de Dux, terme latin signifiant Duce, le surnom de Mussolini...
Le problème, c'est que c'est Giorgia Meloni qui l'a imposé à ses alliés, bien décidée à ce que ce soit le parti Fratelli d'Italia qui l'emporte, afin d'équilibrer la répartition des régions entre les membres de la coalition au pouvoir... pas sûr que les partenaires d'hier aient apprécié.
Les prochaines échéances électorales s'annoncent comme un vrai test pour Giorgia Meloni et les siens.