Entretien avec le cardinal Bustillo : "je vais naviguer entre le local, la Corse, et l'universel, Rome"

Monseigneur Bustillo est devenu son éminence le cardinal Bustillo, l'un des 21 nouveaux membres du Saint-Siège. Nous avons recueilli son sentiment quelques minutes après sa création.

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C'est la première fois qu'un évêque de Corse titulaire est créé cardinal par le pape. François-Xavier Bustillo était accompagné de 800 Corses, qui avaient fait le déplacement depuis l'île, pour saluer sa création en tant que cardinal, sur la place Saint-Pierre de Rome.

Quelques minutes après, dans la très solennelle Galleria Lapidaria du Vatican, son éminence le cardinal Bustillo a répondu à nos questions.

ENTRETIEN

Certains n'hésitent pas à qualifier votre création en tant que cardinal de moment historique pour la Corse.
C'est en tout cas un moment heureux pour la Corse, et historique, oui, aussi. L'évêque reçoit une charge, mais il la vit avec quelqu'un, et je suis ravi d'être avec mon peuple, de partager cela avec lui. J'ai toujours dit que la peur ancestrale de l'homme, c''était la peur de l'abandon, la peur d'être seul. En tant qu'évêque, j'encourage mon peuple, mais mon peuple est là, il répond présent, et ça, c'est magnifique.

Sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, lorsque François vous a remis la barrette cardinalice, il s'est manifesté !
J'ai été surpris. Quand on a prononcé mon nom, il y a eu une clameur qui s'est élevée de l'endroit où se trouvaient les Corses, mais également mes amis de Narbonne. Autant de gens qui sont venus me dire "on est avec vous". Cette manière de manifester leur joie m'a beaucoup touché, du point de vue affectif, et du point de vue spirituel.

En Corse, on se dit parfois "Dieu n'est pas mort, Dieu se promène au milieu de son peuple"

Avez-vous connaissance de la mission que va vous confier le souverain pontife ?
Pas encore. Le saint-père me le dira dans les jours à venir. J'aurai quoi qu'il en soit à lui apporter mon expérience, pour le bien de l'Eglique. Ce que je sais, ce que je suis, ce que je fais.

Cela signifie-t-il que vous devrez quitter la Corse ?
J'avais fait savoir que je voulais rester, et le pape me l'a confirmé. C'est un bonheur pour moi. Il y a deux ans que je suis sur l'île, et grâce à Dieu je commence à connaître les différents milieux, politique, économique, médiatique, sportif, culturel... et puis je commence à connaître ce peuple, et il serait pour moi un peu difficile de devoir partir aussi tôt. Je pense qu'il est très juste, et très sage, que je continue à donner le meilleur de moi-même. Je vais naviguer entre le local, la Corse, et l'universel, Rome.

Que vous a apporté l'île, sur le plan de la foi ?
La Corse m'apporte l'enthousiasme, la fidélité, et la joie de croire. Nous vivons avec un peuple qui est animé par cette joie de croire. Quand on voit les processions, les confréries, les manifestations publiques, on se dit parfois "Dieu n'est pas mort, Dieu se promène au milieu de son peuple".

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