C'est une mesure très rare, des experts scientifiques de la gendarmerie s'apprêtent à réaliser 280 tests ADN grâce à un laboratoire mobile de recherche criminelle. Ces investigations s'inscrivent dans l'enquête sur l'assassinat de Vincent Dorado, un enseignant du collège Baleone tué en janvier 2016.
Le laboratoire mobile de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) s'est installé pour quelques jours à la base d'Aspretto près d'Ajaccio. C’est l'unique dispositif dans le monde capable de réaliser des analyses génétiques en dehors d'un laboratoire conventionnel.
Un expert judiciaire ainsi qu'une équipe de techniciens y travaillent. « Une analyse génétique se déroule en trois étapes : une étape d’extraction de l’ADN, pour la rendre disponible à l’analyse, une étape d’amplification, c’est la photocopieuse de l’ADN et enfin la troisième étape qui est l’étape de génotypage, qui permet d’extraire les caractéristiques légales propres à l’identification.
La capacité que nous avons ici mise en place est tout à fait novatrice. En deux heures, on peut déjà obtenir les résultats d’analyses génétiques », précise Colonel Georges Pierrini, division biologie générique de l'IRCGN.
ADN de femmes majeures
Deux heures au lieu de neuf en moyenne. C'est, entre autres, pour cette rapidité que les enquêteurs ont mandaté l’IRCGN afin d'avancer sur l'affaire Vincent Dorado, professeur de SVT au collège Baleone assassiné il y a deux ans à son domicile d'Afa.
Durant quatre jours, les experts vont comparer 280 ADN. « C'est quelque chose qui correspond à un travail d'analyse de grande ampleur. C'est la première fois que se réalise une telle opération en dehors d'un laboratoire conventionnel directement au plus près des enquêteurs », continue le colonel Georges Pierrini.
Des ADN de femmes majeures appartenant à l'environnement professionnel de Vincent Dorado. Alors que les enquêteurs reconnaissaient à l'époque se trouver face à une énigme, la découverte d'un ADN féminin sur la scène de crime les conduisait à cette vaste opération de prélèvements.
Les résultats de ces précieuses analyses seront livrés vendredi aux autorités judiciaires.