Edouard Philippe a confirmé lundi soir que la Corse serait mentionnée dans "un article spécifique" de la Constitution, mais sans finalement en dire davantage sur les intentions de l'exécutif sur ce volet sensible.
L'exécutif insulaire était reçu lundi soir à Matignon pour se faire présenter par Edouard Philippe la forme que doit prendre l'inscription de la Corse dans la Constitution. A la sortie, c'est plutôt la déception qui primait.
Seule confirmation obtenue auprès du Premier ministre, la Corse sera bien mentionnée dans "un article spécifique" de la Constitution et non dans un nouvel alinéa de l'article 72.
Mais sur le fond le chef du gouvernement est resté bien vague. Selon les termes de Matignon, Edouard Philippe devait assurer lors de cette réunion "la présentation des orientations du gouvernement sur le volet corse". Mais le Premier ministre n'a finalement rien laissé filtrer.
"Statu quo" sur le dossier Corse
"La position de la Corse est claire, celle du gouvernement reste pour l'instant largement inconnue", a déclaré le président de l'exécutif corse, Gilles Simeoni, reçu pendant deux heures par le Premier ministre avec le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni."Le gouvernement pour l'instant s'est contenté de prendre acte de nos propositions et n'a pas fait connaître la sienne", a-t-il poursuivi, parlant de "statu quo" sur le dossier.
#Matignon : Le Premier Ministre @EPhilippePM confirme qu'il y aura un article spécifique consacré à la #Corse, mais ne précisera la position du @gouvernementFR sur son contenu que dans les prochains jours pic.twitter.com/bw2aHxKHOG
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) March 12, 2018
Selon Gilles Simeoni, le Premier ministre a souligné que "la révision constitutionnelle était un processus d'ensemble, complexe, que la question corse divisait souvent, qu'ils avaient une majorité à trouver à travers le vote du Congrès".
Car outre la tiédeur gouvernementale, la droite sénatoriale, dont l'appui sur le volet constitutionnel est décisif pour éviter un référendum, a exprimé ses réticences par la voix du président du Sénat Gérard Larcher, qui veut que la mention à la Corse soit faite dans le cadre de l'article 72.
"Nous ne sous-estimons pas la difficulté de l'exercice pour le gouvernement mais nous disons que s'il y a une volonté politique clairement affirmée cela va créer une dynamique politique qui va convaincre un grand nombre de députés et de sénateurs", a plaidé M. Simeoni.