Sans surprise, les attaques du club et de son président, Christian Leca, à l'encontre de la commission de discipline de la LFP ne sont pas passées inaperçues. Et deux semaines plus tard, Paris a décidé de répliquer en ouvrant une procédure contre Christian Leca. Mais ce dernier persiste et signe.
"Dans la vie, il y a deux choses qui m'insupportent. L'injustice et le parti-pris. Quand je vois les conditions dans lesquelles notre joueur a été suspendu... C'est vrai, les paroles des fois dépassent la pensée sous le coup de la colère. Mais je maintiens néanmoins avec force ce que j'ai dit sur l'impartialité de la commission de discipline".
Si les instances nationales s'attendaient à un mea-culpa de la part du président de l'ACA, c'est raté. Ce vendredi 28 janvier, Christian Leca est sorti de son silence, mais c'était pour assumer les propos tenus dans le communiqué de presse du 13 janvier dernier, alors que ces derniers pourraient lui valoir une suspension de toute fonction officielle.
Communiqué incendiaire
Pour celles et ceux qui n'avaient pas suivi l'affaire, il nous faut remonter au 21 décembre 2021. L'ACA dispute son dernier match avant la trêve, sur sa pelouse, face à Grenoble. Et tout se passe bien. Les Ajacciens mènent 1-0, et la rencontre vit ses derniers instants, quand un accrochage survient entre Oumar Gonzalez, l'Ajaccien, et un visiteur, Manuel Perez. L'arbitre siffle une faute pour l'ACA, et expulse Manuel Perez. Fin d'un incident à priori classique, voir banal sur un terrain de football.
Seulement voilà : le 12 janvier, la commission de discipline se réunit pour juger les faits, et estime qu'Oumar Gonzalez a simulé. Elle punit le joueur ajaccien de deux matchs de suspension, dont un avec sursis, et retire son carton rouge à Manuel Perez.
C'est là que les choses dégénèrent. L'ACA, outré par la décision, qu'elle qualifie d'"arnaque", se fend d'un communiqué de presse incendiaire, où la commission de discipline est, entre autres, taxée de "xénophobie", et comparée à "Landru"... Selon le club, tout cela procéderait d'une volonté de freiner ses ambitions d'accession en L1.
Sanctions
Comme c'était à prévoir, la Ligue n'a pas laissé passer. Dans un courrier adressé à Christian Leca, Arnaud Rouger, le président de la LFP, a écrit : "par cette publication, vous vous permettez donc de remettre en cause publiquement la légitimité des décisions de la LFP au sein de laquelle vous siégez pourtant en tant que membre du conseil d'administration et pour laquelle vous assurez de plus la présidence du collège de Ligue 2. Ces déclarations sont indignes de vos fonctions".
Le Conseil national de l'éthique, de son côté, a estimé que "ces propos revêtent un caractère diffamatoire et portent atteinte aux valeurs du football et discréditent notamment le système disciplinaire de la LFP".
Cette dernière a donc saisi la commission fédérale de discipline de la FFF. Et cette dernière a ouvert jeudi 27 janvier une procédure à l'encontre de Christian Leca.
Deux combats de front
Mais le président de l'ACA a donc décidé d'assumer. Même s'il a conscience des conséquences possibles : "je risque une suspension, et s'ils le désirent je mettrai fin à mes fonctions au sein du conseil d'administration de la ligue. Et même en tant que président du collège de Ligue 2".
Pour autant, malgré ce qui a été affirmé dans certains médias nationaux, Christian Leca croit savoir que les autres clubs ne l'ont pas désavoué. "Jusqu'à présent, je n'ai eu aucun coup de téléphone de présidents qui m'ont dit qu'ils étaient choqués. Bien au contraire. Deux ou trois m'ont déjà fait savoir qu'ils comprenaient ma décision".
Bref, L'ACA est prêt à mener deux combats de front dans les prochaines semaines. Celui de l'accession, sur la pelouse, et un second, en coulisses et devant la commission de discipline. Avant, peut-être, un troisième ?
La procédure lancée par la LFP pour juger Christian Leca pourrait ne pas être la seule. Le quotidien L'Equipe, dans son édition du jeudi 27 janvier, affirmait qu'une "plainte émanant des membres de la commission de discipline devrait être prochainement déposée contre lui".