Dans un mail interne adressé aux agents des Finances publiques de Corse, le directeur régional Yann Poujol de Molliens, accusé par plusieurs syndicats d'avoir tenu des propos "discriminatoires", dénonce "une campagne de calomnie".
Depuis le début de cette affaire, c'est la première réaction "officielle" de Yann Poujol de Molliens, directeur régional des finances publiques (DRFIP) de Corse et elle s'adresse aux personnels de l'organisme.
Dans un mail interne adressé jeudi à l'ensemble des agents des Finances publiques, Yann Poujol de Molliens se déclare victime d'une "campagne de calomnie".
"Depuis quelques jours, mes propos sont déformés, et je subis des insinuations pénibles et des agressions médiatiques", affirme-t-il.
"(…) face à la rumeur, face à des comportements malveillants, vous comprendrez mon choix de ne pas répondre à la provocation", indique encore Yann Poujol de Molliens.
Sollicité à plusieurs reprises, le directeur régional des finances publiques (DRFIP) de Corse n'a jamais souhaité s'exprimer médiatiquement sur ses propos présumés anti-corses.
Une bataille de communiqués
Yann Poujol de Molliens est accusé sur la foi de témoignages recueillis par plusieurs syndicats, d'avoir tenu des propos discriminants envers les Corses lors de la visite du secrétaire d'Etat Olivier Dussopt, à Ajaccio le 26 mars.Des propos relayés au président indépendantiste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, qui a écrit au Premier Ministre, pour s'en plaindre.
Olivier Dussopt a depuis pris la défense du haut fonctionnaire. Dans un communiqué il indique qu'aucun propos "de nature à présenter le +caractère manifestement discriminatoire et ouvertement raciste+" n'auraient été tenus en sa présence.
"Ainsi, soit les personnels présents auraient tous été victimes d’une hallucination auditive, soit ils se seraient ligués de façon malveillante pour mettre en cause leur directeur", écrit en réaction dans un communiqué Jean-Guy Talamoni.
"Entre la parole des syndicalistes corses et celle de Monsieur Yann Poujol de Molliens, le gouvernement a fait son choix. Nous en prenons acte, doutant toutefois que cette affaire puisse en rester là."