L'agriculteur, originaire de Bonifacio, a remporté la finale de Koh-Lanta. Avec son chèque de 100.000 euros, il espère monter un projet d'agritourisme sur sa terre natale.
Thibault Belanger n'y croit toujours pas. À 35 ans, il est le grand gagnant de cette édition 2024 "Koh-Lanta, La Tribu maudite", qui s'est déroulée aux Philippines. Un sacre qu'il a remporté mardi soir sur TF1, en recevant 7 voix contre 4, face à son adversaire, Charlotte. Trois jours après sa victoire, le Bonifacien n'est toujours pas redescendu de son nuage et revient sur son formidable parcours.
- Bravo Thibault ! Vous réalisez aujourd'hui que vous êtes le vainqueur de Koh-Lanta ?
Je le réalise lorsque je lis tous les messages que je reçois. L'émotion est encore très présente, je suis toujours dans un rêve et suis très fier de ce que j'ai accompli. J'avais envie de gagner, mais je n'avais pas envie de prendre la victoire de Charlotte, qui a gagné l'épreuve des poteaux et qui m'a choisi pour la finale.
Avant de connaître le nom du vainqueur, je n'étais pas vraiment sûr de gagner. Certains candidats m'avaient dit qu'ils avaient voté pour moi, mais on n'est jamais sûr à 100%. Il peut y avoir des blagues, donc mieux vaut s'attendre à rien pour vivre le moment présent. Ma victoire était donc une très grande et belle surprise.
- À l’issue de cette soirée, vous avez remporté le convoité chèque de 100.000 euros. Quels sont vos projets ?
Je vais offrir un voyage à ma famille. Nous allons partir en Thaïlande au mois de février avec toute ma marmaille, mes filles, mon frère, ma sœur, mes neveux et nièces. Nous irons d'ailleurs sur l'île de Koh-Lanta pour le clin d'œil.
J'aimerais aussi développer en Corse un lieu consacré à l'agritourisme. Ce serait un accueil sur ma ferme à Bonifacio où je pourrais proposer un repas fermier. Aujourd'hui, je suis dans la production d'huile d'olive et d'agrumes. J'ai beaucoup de terrain maraîcher, donc je pourrais peut-être relancer cette activité. J'ai aussi des cochons et des poules, donc je pourrais proposer des repas et peut-être monter des chambres d'hôte sur le terrain qui me reste, c'est un projet en réflexion.
- Revenons sur ces 40 jours d'aventure et de survie..... Vous vous étiez préparé à une telle difficulté ?
Je m'étais préparé à l'éloignement avec mes proches et mes filles de 7 et 5 ans. Ce qui m'a le plus surpris, c'est le manque de nourriture. J'ai beaucoup souffert par rapport à ça, j'avais très faim, ça nous a tapés sur le système dès le début. À plusieurs moments de l'aventure, je me suis remis en question face à cette souffrance, car en claquant des doigts, on peut abandonner le jeu et retrouver notre vie normale. Mais quand je pensais aux 30.000 personnes inscrites pour participer à cette aventure, je ne pouvais pas abandonner, c'était la honte. J'ai tenu bon par rapport à ça.
Le moment le plus difficile a été le septième jour lorsque j'ai compris que je ne faisais pas partie d'une alliance et que j'étais du côté des "vilains petits canards". Je n'étais pas apprécié à ma juste valeur, on ne réussissait pas les épreuves et on venait de perdre le kit de pêche, dont je rêvais tant. C'était un coup dur mentalement.
- Mais il y a eu aussi de beaux moments.... Quel est votre meilleur souvenir de ce jeu ?
C'est l'épreuve de confort où mon frère est arrivé. À moins d'une semaine de la fin de l'aventure, c'était réconfortant de l'avoir près de moi.
L'épreuve était très physique, je suis allé chercher des ressources pour montrer que j'étais un vrai aventurier. Avant cette victoire, je n'avais encore rien remporté individuellement, j'étais toujours dans les cinq premiers, mais je n'arrivais pas à faire la différence. Ce jour-là, j'ai gagné sous les yeux de mon frère, c'était une grande fierté et cela m'a fait beaucoup de bien.
- Koh-Lanta, c'est une expérience qui vous a changé ?
Oui, car avant de participer à Koh-Lanta, j'étais très sanguin, je pouvais vite monter dans les tours. Dans ce jeu, il n'y avait aucun intérêt à ce que je me dispute. D'ailleurs, au début de l'aventure, j'étais discret et en retrait afin d'éviter de participer à des disputes. Aujourd'hui, j'arrive à prendre de la hauteur, je vis plus sereinement et je suis plus calme.
Au fur et à mesure du jeu, j'ai réussi à me faire écouter, j'étais même parfois un peu "leader". J'ai compris qu'il fallait prendre sa part au jeu sans jamais trahir personne et c'est ce qui m'a permis d'aller au bout de cette aventure.
- Lors de la finale de Koh-Lanta, vous avez confié votre souhait de retrouver votre ex-compagne. Qu'en est-il aujourd'hui ?
La mère de mes enfants a tenté un rapprochement lorsque le jeu s'est terminé, mais cela n'a pas fonctionné. J'ai voulu me battre pour que mon couple soit sauvé, mais cela n'a pas fonctionné. On est toutefois resté en bons termes et Koh-Lanta m'aide à passer le cap.
- Comment allez-vous gérer le retour en Corse ?
Je rentre dimanche en Corse, et j'aimerais offrir au peuple corse cette victoire, ce moment de bonheur. Tout au long de l'aventure, j'ai senti mon village et mon île derrière moi. D'ailleurs, les commentaires, au début, qui remettaient en question mes originaires Corses, ne m'ont pas atteint. Mon nom de famille, "Belanger", ne fait certes pas Corse mais mon père est Bonifacien, il était enseignant au lycée agricole de Sartène, ma mère était pédiatre à Propriano. J'ai les coutumes et la mentalité d'ici : le partage, la sagesse, la loyauté... J'ai appliqué toutes ces valeurs sur le jeu et j'en suis très fier.
