Face "aux menaces qui pèsent sur notre pays", le député de la première circonscription de Corse-du-Sud lance l'appel à la mise en place d'un "accord de gouvernement minimaliste sur une période déterminée" au sein de l'arc républicain. Laurent Marcangeli tourne notamment son regard vers l'ancien président de la République, François Hollande.
Alors que les élections législatives n'ont pas permis de dégager une majorité absolue à l'Assemblée, comment composer le futur gouvernement ?
Réappointé mardi président du groupe Horizons à l'Assemblée nationale, Laurent Marcangeli, député de la première circonscription de Corse-du-Sud, en appelle désormais aux partis politiques de la droite républicaine aux sociaux-démocrates à nouer un "accord" en vue de former un gouvernement.
"Le groupe Horizons a validé une idée, celle d'un accord très temporaire qui pourrait aller jusqu'à l'année prochaine et la réactivation du droit de dissolution de l'Assemblée nationale, afin de permettre un gouvernement le plus large possible, qui partirait des LR pour aller jusqu'aux sociaux-démocrates", affirme-t-il dans un entretien accordé à l'AFP. Des discussions qui pourront même aller jusqu'au Parti communiste et les écologistes, ajoute-t-il.
L'appel à François Hollande
Un appel dans lequel le président du groupe Horizons à l'Assemblée cite nommément un député : celui de la première circonscription de Corrèze, qui s'avère être aussi un ex-président de la République (2012-2017), François Hollande.
"J'ai été député dans son opposition à l'époque, mais je lui reconnais (...) d'être un républicain et de connaître le sens de l'histoire et la gravité qu'implique la gouvernance d'un pays", note Laurent Marcangeli. Avant de procéder à une mise en garde : "À un moment, il faut que les esprits se ressaisissent et que celles et ceux qui connaissent la lourdeur de la gestion de la France en temps de crise prennent leurs responsabilités".
Le député de la première circonscription de Corse-du-Sud souhaite ainsi "rencontrer l'ensemble des groupes politiques qui s'inscrivent dans cet arc", afin de constituer ce gouvernement "dans l'intérêt supérieur du pays".
Pas de NFP seul pour gouverner
L'élu dit partir d'un "constat" : celui que "tout le monde a perdu" dimanche, aucune majorité - ni relative ni absolue - n'étant sortie des urnes. Plus encore, il juge que le Nouveau Front populaire n'a, avec ses 182 députés - bien loin de la majorité absolue avec 289 sièges - n'a pas de légitimité à gouverner. "Je voterai une motion de censure systématique" si le NFP seul devait gouverner, prévient-il.
Pour Laurent Marcangeli, pas question de parler de coalition. Lui évoque plutôt un "accord de gouvernement minimaliste sur une période déterminée". Interrogé sur la répartition des postes clés à l'Assemblée, il plaide pour que les partis républicains se mettent d'accord, envisageant que le titulaire du perchoir puisse être issu du Nouveau Front populaire. "Je suis prêt à faire de gros efforts pour éviter une crise politique."
Alors que le nom de François Hollande est parfois évoqué pour présider l'Assemblée, Laurent Marcangeli n'écarte pas cette hypothèse, tout en invitant à ne pas "se focaliser sur une personne".