Législatives 2024 : Laurent Marcangeli, député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud, alerte contre un éventuel “chaos dans le pays”

Laurent Marcangeli a été réélu député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud, dimanche 7 juillet. Il a ainsi battu la candidate du Rassemblement National qui n’a recueilli que 37 % des voix. Il répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.

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Le député sortant de la 1re circonscription de Corse-du-Sud a été réélu, ce dimanche 7 juillet. En rassemblant 63.20 % des voix, Laurent Marcangeli a battu la candidate du Rassemblement National, Ariane Quarena-Natali (36.80 % des suffrages).  

Quelques minutes après la publication des résultats définitifs, l’ancien président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale a répondu aux questions de France 3 Corse ViaStella.

À l’échelle nationale, les candidats Horizons sont crédités entre 24 et 28 députés. Quel va être le rôle du groupe que vous animiez ?  

Il y a d’abord une certaine forme de satisfaction, parce que nous avons perdu un certain nombre de nos collègues dans cette bataille, mais au bout du compte, quand on regarde sur l’ensemble de la majorité sortante, le groupe que je présidais s’en sort plutôt bien.  

Nous étions 31 et nous sommes entre 25 et 28 possibles réélus, reconduits ce soir. Je suis particulièrement satisfait, déçu pour ceux qui ont perdu. L’enracinement de ce groupe dans les territoires démontre aujourd’hui que l’on résiste par rapport à cette vague un peu contraire qui était face à nous.  

Vous résistez, la majorité présidentielle en général résiste assez bien, en revanche, la gauche progresse beaucoup. Que peut-il se profiler ? Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre ça vous semble possible étant donné les antagonismes qu’il y avait ?  

La première chose aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de majorité. Il n’y en a pas. Vous avez trois blocs assez comparables les uns aux autres, plus un groupe Les Républicains qui se situe entre 50 et 60 députés. Tout ça fait qu’aujourd’hui il n’y a pas de majorité qui se dessine pour le pays.  

Je suis plus que jamais déterminé à lutter contre toute forme de radicalité ou de radicalisme. Je vous réponds donc que pour moi, il est totalement exclu que Jean-Luc Mélenchon soit Premier ministre de notre pays. En tant que député, membre du groupe Horizons, je m’y refuse et je m’y refuserai. Tout comme je me refuse au fait de former une alliance de quelque nature que ce soit avec le Rassemblement National. 

Il convient donc aujourd’hui de dégager éventuellement une majorité alternative parmi celles et ceux qui considèrent qu’un certain nombre de points de convergence qui peut nous rassembler. Ça ne sera pas quelque chose qui sera basé sur le long terme, de mon point de vue. Ça permettra uniquement au fait de former un gouvernement, de ne pas envoyer le pays dans l’abîme, parce qu’aujourd’hui, les résultats que nous avons à notre disposition me dise que si nous ne faisons pas le nécessaire, si nous ne mettons pas les meilleures volontés au travail et bien le chaos est proche.  

Qui pour animer cette coalition ? Quelqu’un comme François Hollande qui n’est pas clivant, du centre-gauche, ce serait possible ?  

Je me refuse pour le moment de donner le nom et l’âge du capitaine. Ce n’est pas ce qui compte. Ce qui compte d’abord, ce sont les contours d’une éventuelle majorité qui permettent d’assurer au pays d’avoir un gouvernement et de ne pas sombrer dans une crise qui serait une crise de régime et qui conduirait le pays dans le chaos. 

Il faut quand même avoir conscience que si on est dans une instabilité politique qui dure, c’est une crise financière qui se profile et c’est aussi une crise institutionnelle qui peut être particulièrement grave. Il va donc falloir être responsable et il va falloir tous et toutes, et je parle des conservateurs, des libéraux, des centristes, des socialistes socio-démocrates et peut-être même quelques écologistes raisonnables de créer les conditions d’un gouvernement d’union qui soit en capacité de faire face aux défis pour un temps donné avant, éventuellement, de retourner devant le peuple pour une autre élection.  

Vous seriez prêt à assumer un rôle de ministre si cela vous était demandé dans le cadre d’une coalition avec Horizons partie prenante ?  

Ce n’est pas le sujet aujourd’hui. D’abord, demain, je serai à Paris, je vais réunir les miens. Nous allons déterminer s’ils souhaitent me voir continuer à exercer les fonctions de président de groupe que j’ai exercées depuis 2022. Nous allons discuter de la situation politique du pays, de notre positionnement.  

Et ce positionnement, c’est de travailler sur le court et le moyen terme et voire le long terme à une reconstruction d’une force de centre droit, républicaine, libérale, gaulliste, sociale, qui soit de nature à pouvoir rebâtir ce qui malheureusement aujourd’hui me semble particulièrement émietté à savoir cette grande famille de la droite et du centre à laquelle j’ai appartenu pendant des années.  

Le processus d’autonomie est encore en suspens, mais aujourd’hui il y a une majorité qui est moins défavorable que ce qu’on imaginait. Pourrait-il repartir demain ?  

Je serai dans la constance par rapport à ce que j’ai fait depuis deux ans. Je serai dans la constance par rapport à ce que j’ai dit depuis déjà de nombreuses années, c’est-à-dire de s’élever au-dessus des logiques partisanes lorsqu’il s’agit de parler de la Corse.  

Les résultats que nous avons aujourd’hui permettent d’espérer une poursuite de dialogue. Je serai là, je suis prêt à continuer à exercer cette responsabilité parce que je considère que la Corse a besoin de paix, de projets et d’une poursuite de processus qui a été démocratiquement validée.

durée de la vidéo : 00h01mn28s
Marcangeli ©FTV
 

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