Législatives 2024 : Laurent Marcangeli réélu député de la première circonscription de Corse-du-Sud

Ce dimanche 7 juillet, Laurent Marcangeli a été réélu député de la première circonscription de Corse-du-Sud, face à la candidate du Rassemblement national Ariane Quarena. L’ancien président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale retrouvera donc son siège au Palais Bourbon. Retour sur son parcours.

Élections municipales, cantonales, législatives, mais aussi territoriales. À 43 ans, Laurent Marcangeli a déjà une longue expérience politique derrière lui.

Ce dimanche soir, il est réélu pour la troisième fois - la seconde consécutive - député de la première circonscription de Corse-du-Sud. Avec 63,20 % des voix, il s'impose nettement face à la candidate du Rassemblement national, Ariane Quarena. 

Si la passion de la politique s’est imposée dès le plus jeune âge, ce n’est pas par atavisme familial. Fils d’un père "qui ne s’y intéressait pas trop" et d’une mère "syndicaliste au STC", il n’est encore qu’adolescent lorsque se déroule la campagne présidentielle de 1995. Une révélation.

"À l’adolescence, on se cherche toujours un peu, confiait-il en 2021, dans un portrait que nous lui avions consacré. Un soir, devant la télé, Jacques Chirac était invité sur France 3. Le côté un peu trahi, expérimenté mais donné perdant, ça m’avait parlé. J’ai adhéré au bonhomme puis dans la foulée au RPR alors que je n’avais que 16 ans."

Son portrait réalisé par Pierrick Nannini : 

durée de la vidéo : 00h04mn01s
FTV/ ©P. Nannini - J.-P. Valentini - A. Lemesle - C. Réveillaud

Objectif maison carrée

Originaire de Rezza dans le Cruzzini, c’est à Ajaccio qu’il se présente pour la première fois à un scrutin, en 2000, sur une liste d’union municipale conduite par le bonapartiste Marc Marcangeli – avec qui il n’a, malgré son patronyme, qu’un lien de cousinage éloigné.

Il lui faudra cependant attendre de nouvelles élections : en 2008, il a 27 ans et devient alors conseiller municipal d’opposition sous l’étiquette UMP. À l’époque, dans la cité impériale, la droite ajaccienne est affaiblie, mais cette expérience lui permet de fourbir ses armes. "Ce premier mandat m’a vraiment permis de me positionner dans une institution et de m’y faire un nom. J’y ai ferraillé contre un maire qui était très fort politiquement", se remémorait-il en 2021.

Après les défaites, vient le temps des succès. Laurent Marcangeli remporte les élections cantonales de 2011, puis, fait marquant, les législatives de 2012. En pleine vague rose nationale, il bat Simon Renucci, son rival social-démocrate à qui il prendra aussi la mairie d’Ajaccio deux ans plus tard. En 2015, il devra repasser par les urnes après l’annulation de l’élection par le tribunal administratif de Bastia, en raison de procurations jugées litigieuses. En 2020, en pleine pandémie de Covid-19, il sera de nouveau réélu dans un fauteuil, au premier tour.

Du RPR à Horizons

À l’Assemblée nationale, où il devient député de la première circonscription de Corse-du-Sud à 31 ans, l’avocat de formation noue des contacts et crée des liens avec des personnalités, dont le futur Premier ministre Edouard Philippe.

Une proximité amicale et idéologique qui le conduira en 2021 à rejoindre le parti Horizons créé par le maire de Havre, et prendre, un an plus tard, la présidence du groupe à l’Assemblée nationale, après sa réélection à l'Assemblée nationale.

Depuis 2018, Laurent Marcangeli n’était en effet plus membre d’aucun mouvement politique national. Après avoir soutenu Alain Juppé à la primaire présidentielle des Républicains de 2016, il avait quitté le parti en 2018, opposé à la ligne du nouveau chef du parti, Laurent Wauquiez.

En 2021, il se présente pour la première fois comme tête de liste aux élections territoriales. Il ne bénéficiera pas de la division du camp nationaliste puisque sa liste Un Soffiu Novu arrivera deuxième derrière celle du président de l’Exécutif sortant Gilles Simeoni.

Processus de Beauvau

Un an seulement après ce scrutin territorial, l’île connaît une période trouble. Le 2 mars 2022, Yvan Colonna est agressé à la prison d’Arles. Il décède 19 jours plus tard des suites de ses blessures. Après cet assassinat, la Corse est plongée dans un climat insurrectionnel.

En réponse, le gouvernement engage un cycle de discussions sur l’autonomie de la Corse. Laurent Marcangeli sera l’un des artisans de ce processus dit de Beauvau, et le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur l’assassinat d’Yvan Colonna.

Des prises de position qui lui vaudront le soutien de la famille nationaliste pour le second tour des élections législatives, où il s’est retrouvé face à la candidate du Rassemblement national Ariane Quarena.

"Ce soir, très clairement, je pense qu'il faut voter Laurent Marcangeli qui est notre adversaire politique, mais qui s'est battu pour l'autonomie", avait déclaré sans ambages le président de l’Exécutif Gilles Simeoni au soir du premier tour.

En l’emportant ce dimanche 7 juillet, le député de Corse-du-Sud retrouve donc son siège au Palais Bourbon. Quid, désormais, de la présidence du groupe Horizons ? Et, plus largement, de la question corse au sein d'une Assemblée nationale qui penche désormais davantage à gauche.

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