Yvan Colonna en état de mort cérébrale après une violente agression en prison

Yvan Colonna, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, est en état de mort cérébrale des suites d'une agression survenue à la prison d'Arles, ce mercredi 2 mars.

 Yvan Colonna est en état de mort cérébrale à l’hôpital d’Arles, ce mercredi 2 mars. Une information confirmée par plusieurs sources concordantes, parmi lesquelles les proches du militant nationaliste corse.

Il a été pris en charge par les secours et admis en service de réanimation en urgence absolue en fin de matinée, avant d'être transporté, en fin d'après-midi, vers un hôpital de Marseille.

Selon le procureur de la République de Tarascon, Yvan Colonna a été "violemment agressé alors qu'il effectuait, seul, une séquence d'entretien physique à la salle de musculation de l'établissement pénitentiaire" d'Arles.

L'agresseur présumé serait Franck Elong Abe, un homme de 36 ans emprisonné pour islamisme radical. Arrêté en Afghanistan en 2012, il purge une peine de neuf ans de prison et était libérable en décembre 2023, indique l'administration pénitentiaire.

Ce dernier "assurait un service d'entretien en qualité d'auxiliaire d'étage au moment des faits, détaille le parquet de Tarascon. Il est placé en garde à vue par la brigade criminelle de la direction zonale de la police judiciaire Sud, service auquel l'enquête a été confiée, du chef de tentative d'assassinat".

Victime d'une strangulation

"Les premiers éléments recueillis permettent d'établir qu'Yvan Colonna a été victime d'une strangulation à mains nues, puis d'un étouffement", poursuit le parquet, qui précise qu'une assistance respiratoire a été prodiguée par les secours internes "dès la découverte de la victime inanimée."

Selon son avocate, Me Stella Canava, Yvan Colonna n'avait pas fait état de menaces ou conflits avec d'autres détenus récemment survenus. Information confirmée par le parquet : "aucun incident en détention n'avait été signalé entre le détenu et la victime."

Pour Me Sylvain Cormier, également en charge de sa défense et interrogé par l'AFP, il est "particulièrement ahurissant qu'alors qu'Yvan Colonna est un l'un des détenus les plus surveillés de France par son statut [...] qui l'empêche d'être rapproché de ses proches en Corse, l'administration pénitentiaire se soit révélée incapable d'assurer sa protection élémentaire".

Enquête ouverte

Le ministère de la Justice a annoncé l'ouverture d'une enquête. Celle-ci visera à déterminer les circonstances exactes de l'agression, tandis qu'à ce stade, indique le parquet de Tarascon, "le mobile de l'agression est inconnu". Le parquet national anti-terroriste a été contacté "au regard des antécédents du mis en cause".

L'inspection générale de justice va également être saisie, à la demande du Premier ministre Jean Castex, "pour faire toute la lumière sur les conditions de cette agression d'une particulière gravité.

Détenu particulièrement signalé

Condamné à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac le 6 février 1998 - des accusations qu'il a toujours niées - Yvan Colonna, 61 ans, est incarcéré depuis 2012 à la maison centrale d'Arles, sous le régime de DPS, ou détenu particulièrement signalé.

Dans ce cadre, le militant nationaliste fait l'objet d'une surveillance particulière et de conditions d’incarcérations spécifiques (déplacements limités, notamment).

Ce statut peut être appliqué pour diverses raisons : la personnalité du détenu (risque d’évasion, fiché au grand banditisme…), ou son comportement en détention (pour des détenus particulièrement violents ou ayant pris part à des émeutes) mais également dans le cadre d’un prisonnier médiatique, d’une personnalité,  ou encore un fonctionnaire de police, magistrat, ou surveillant de l’administration pénitentiaire.

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