Dimanche 27 juin, Gilles Simeoni (Fà populu inseme) est arrivé en tête du scrutin des élections Territoriales avec 40,64% des voix. Laurent Marcangeli (Un soffiu novu) est quant à lui crédité de 32,02% des suffrages. Il devance Jean-Christophe Angelini (15,07%) et Paul-Félix Benedetti (12,26%).
En tête lors du premier tour avec 29,2%, Gilles Simeoni et la liste "Fà populu inseme" le sont encore ce dimanche soir. Avec 40,64% des suffrages exprimés, le président sortant du Conseil exécutif remporte le scrutin. Il devance Laurent Marcangeli dont la démarche "Un soffiu novu" est créditée de 32,02%.
Derrière, Jean-Christophe Angelini, tête de la liste d'union "Avanzemu pè a Corsica", arrive troisième avec 15,07%. Le maire autonomiste de Porto-Vecchio est suivi de Paul-Félix Benedetti qui, avec "Core in Fronte", récolte 12,26% des suffrages.
Du côté de la participation, celle-ci est de 58,91%, soit un point de plus que dimanche dernier (57,08%). Elle est également supérieure à celle du deuxième tour du scrutin de décembre 2017 (52,63%).
Liste "Fà populu inseme", menée par Gilles Simeoni : 40,64 %
Président sortant du Conseil exécutif, Gilles Simeoni avait fait le choix de faire cavalier seul pour ce scrutin des Territoriales. Et notamment pour ce second tour où sa liste "Fà populu inseme" n'avait fusionné avec aucune une autre démarche. Ce qui n'a visiblement pas empêché le leader autonomiste de séduire le plus grand nombre d'électeurs. Ce dimanche soir, Gilles Simeoni et ses colistiers obtiennent 40,64% des suffrages (55.548 voix).
"Fà populu inseme" obtient la majorité absolue et pourrait occuper 32 sièges sur les bancs de la prochaine Assemblée de Corse.
Gilles Simeoni et ses partisans ont réussi leur pari : en effet, depuis 1982, jamais une liste n'avait atteint cette fameuse majorité sans avoir fait alliance au deuxième tour.
"Ce qui est certain, c'est que c'est un résultat exceptionnel, a déclaré Gilles Simeoni à notre micro. C'est une lame de fond extrêmement puissante qui est venue de partout en Corse pour valider notre démarche. Il y a beaucoup de joie et aussi la claire conscience des responsabilités qui vont être les nôtres. Il va falloir élargir en permanence en essayant d'inclure et d'impliquer le plus garnd nombre possible de Corses."
Liste "Un Soffiu novu", menée par Laurent Marcangeli : 32,02 %
Présenté comme le principal challengeur de Gilles Simeoni, Laurent Marcangeli obtient 32,02% des suffrages (43.766 voix), soit 8 points de moins que son rival. Pour sa première participation en tant que tête de liste aux Territoriales, le maire d'Ajaccio doit s'avouer vaincu.
"Gagner c'est bien, perdre c'est moins bien, a déclaré Laurent Marcangeli devant la presse, aux alentours de 20h20. En revanche, je veux féliciter Gilles Simeoni. Il a gagné cette élection. Et en cela, la démocratie s'est exrpimée. Il n'y aura pas dans les années qui viennent une Corse qui doit se faire face à l'autre. Mais c'est à lui d'entendre aujourd'hui. Il réalise à peu près de 40%. Il faut prendre en compte l'ensemble des expressions democratiques qui se sont exprimées aujourd'hui. J'en fais partie et, à l'Assemblée de Corse, je ferai en sorte que ces voix soient entendues. Je ne trahirai pas les femmes et les hommes qui m'ont apporté aujourd'hui leur soutien."
Contrairement à 2017, la droite insulaire n'avait présenté qu'une seule liste pour ce scrutin. Néanmoins, la démarche n'aura pas suffisamment ratissé large pour espérer détrôner les autonomistes. Même si des discussions avaient été engagées avec la liste "Corse terre, de progrès" de Jean-Charles Orsucci (5,92% au premier tour), Laurent Marcangeli et ses colistiers n'avaient finalement fait aucune alliance pour ce deuxième acte.
Néanmoins, "Un soffiu novu" recueille davantage de suffrages que dimanche dernier (32,02% contre 24,86%). Un score qui permettrait à la liste du maire d'Ajaccio d'occuper 17 sièges à l'Assemblée, soit un de plus pour la droite que lors de la dernière mandature.
Quant à Laurent Marcangeli, il fera son entrée dans l'hémicycle en tant que chef de la principale force d'opposition aux nationalistes.
Liste "Avanzemu pè a Corsica", menée par Jean-Christophe Angelini : 15,07%
La fusion de l'entre-deux-tours avec la liste "Corsica Libera" n'aura pas permis à Jean-Christophe Angelini de passer devant Laurent Marcangeli. Comme dimanche dernier, le maire de Porto-Vecchio arrive en troisième position avec 15,07% des suffrages, soit 20.604 voix. Son score est légèrement supérieur à celui du premier tour (13,22%).
Pour cette élection, le leader du Partitu di a Nazione Corsa (PNC) avait rassemblé au-delà de sa formation politique : personnalités de droite et de gauche d'abord, indépendantistes ensuite sous la bannière "Avanzemu pè a Corsica". Néanmoins, il n'aura jamais quitté le costume du troisième homme. L'union avec Corsica Libera ne semble pas avoir rencontré une large adhésion.
"Je pense qu'il y a effectivement, a priori, des reports qui n'ont pas fonctionné, c'est une évidence, a confié Jean-Christophe Angelini à notre micro. On va analyser commune par commune. Il y a des endroits où les choses ont pu prendrre, je pense à Porto-Vecchio (48,75 des voix) et à la microrégion, d'autres dans lesquels ça n'a pas été le cas du tout. On va attendre pour affiner mais, en tout état de cause, on peut dire de l'union qu'elle n'a pas fonctionnée électoralement."
Sur les bancs de l'Assemblée de Corse sans discontinuer depuis 2004, Jean-Christophe Angelini faisait partie du Conseil exécutif sortant. Également président de l'Adec (Agence de développement économique de la Corse), le chef de file du PNC avait notamment été élu depuis 2015 avec la coalition Pè a Corsica. Depuis, celle-ci a fait long feu, conduisant les nationalistes à partir diviser dans ce scrutin.
La liste "Avanzemu pè a Corsica" pourrait avoir 8 élus dans l'hémicycle.
Pour rappel, en 2017, sur les 41 sièges obtenus par la coalition Pè a Corsica, 10 étaient revenus au PNC.
Liste "Core in Fronte", menée par Paul-Felix Benedetti : 12,26 %
Après avoir créé la sensation au premier tour avec 8,39% des suffrages, Paul-Félix Benedetti et ses colistiers de "Core in Fronte" accentuent leur score ce dimanche. La liste indépendantiste obtient 16.762 voix, soit 12,26% des suffrages. Elle améliore son score de quatre points par rapport à celui de dimanche dernier. Sans doute a-t-elle bénéficié, aussi, d'un report des voix de Corsica Libera.
"Je suis très satisfait et fier du travail accompli, et de la campagne du second tour qui a été un marathon, a déclaré Paul-Félix Benedetti à notre micro. Ce rendez-vous avec le peuple corse nous légitime dans la dimension la plus noble de la politique : un suffrage universel puissant et fort qui nous rend aujourd'hui les obligés de ce vote, avec une tâche enorme pour redresser la Corse [...]. Aujourd'hui, il y a un chantier et on relèvera le défi. Nous sommes très fiers de représenter un courant patriotique qui est dans la plénitude de sa capacité avec des militants plus motivés que jamais. Ce soir, c'est la satisfaction et la récompense légitime."
Après la désillusion de 2017, où "Core in Fronte" avait manqué le deuxième tour de 300 voix, le parti indépendantiste entre pour la première fois dans l'hémicycle. En revanche, pour Paul-Félix Benedetti, ce sera un retour. Élu en 2010 sur la liste de Corsica Libera, il avait déjà siégé à l'Assemblée de Corse jusqu'en 2015 sous la mandature Giacobbi.
Grâce à ce score de 12,26%, le parti indépendantiste pourrait occuper 6 sièges à l'Assemblée. Cinquième sur la liste, Paul Quastana pourrait faire son retour dans l'hémicycle.
La domination nationaliste
Ces élections confirment la puissance politique des nationalistes : ce dimanche soir, les trois listes de la mouvance récoltent quasiment 68% des suffrages, soit près de 93.000 voix sur les 136.680 exprimées.
Pour la troisième fois consécutive depuis 2015, les nationalistes seront majoritaires sur les bancs de l'Assemblée de Corse.
La séance d'installation de la nouvelle mandature aura lieu ce jeudi 1er juillet à partir de 15 heures.