Le 2 mars 2022, Yvan Colonna était agressé par un codétenu à la prison d'Arles. Il est décédé le 21 mars 2022 des suites de ses blessures. Cet assassinat a provoqué une réaction populaire sans précédent en Corse, plongée dans un climat insurrectionnel. En réponse, le gouvernement engageait le processus de Bauveau sur l'autonomie et une enquête parlementaire était menée.
Le 2 mars 2022, Yvan Colonna était agressé par un codétenu à la prison d'Arles. Cette nouvelle va provoquer une onde de choc en Corse.
Un visage et un nom émergent : Franck Elong Abé, un djihadiste de 36 ans. C'est lui qui donnera la mort à Yvan Colonna dans une salle de sport de la prison d'Arles.
Dans le même temps, les premières interrogations se font jour.
Climat insurrectionnel
Cette affaire dramatique entraîne une réaction populaire massive et violente. Les rues s'embrasent à Corte quelques jours après l'agression, puis à Bastia et enfin Ajaccio.
La Corse connaît un climat quasi insurrectionnel. À tel point que Gérald Darmanin est dépêché sur l'île en urgence pour éteindre l'incendie en pleine campagne présidentielle. Le ministre de l'Intérieur lâche le mot autonomie.
Cet assassinat sera le détonateur d'un processus politique toujours en cours dont la réussite est à cette heure, deux ans plus tard, encore très incertaine.
Yvan Colonna décède lui le 21 mars 2022 à Marseille. Sa dépouille est accueillie de nuit par des milliers de personnes à Ajaccio.
Celui qui a été condamné 3 fois pour l'assassinat du Préfet Erignac alors qu'il a toujours clamé son innocence retrouvera son village de Cargèse près de 20 ans après l'avoir quitté devant une foule nombreuse émue et marquée.
Commission d'enquête
Après le temps du deuil, vient celui des questions. Pour faire toute la lumière sur cet assassinat, une commission d'enquête parlementaire voit le jour. Jean-Félix Acquaviva en est le président, Laurent Marcangeli le rapporteur.
71 personnes seront interrogées durant 6 mois. Des responsables de l'administration pénitentiaire, des anciens Gardes des Sceaux mais aussi ex-Premier Ministre comme Jean Castex. Son échange avec Jean-Félix Acquaviva restera comme l'un des temps forts de ces travaux.
Ils auront beaucoup investigué, parfois aux confins même du terrain judiciaire.
Zones d'ombre
Malgré cela, des zones d'ombre demeureront tout comme des questions sans réponses.
La commission aura tout de même permis de démontrer dans ses conclusions la gestion erratique de Franck Elong Abé et les graves dysfonctionnements et défaillances de l'administration pénitentiaire.
Ces conclusions donneront lieu à un signalement via un article 40 au parquet de Tarascon par les deux hommes, président et rapporteur en juillet dernier. Une enquête sera ouverte.
C'est désormais à la justice de faire son œuvre, une mission qui peut s'inscrire sur un temps long.
Retour sur les faits, avec Pierrick Nannini :