Le centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine Aiacciu Bellu lance un appel aux Ajacciens de toutes les générations pour apporter leurs témoignages. L'idée : retracer une histoire populaire de la cité impériale.
Avec son carnet d’écolier et son stylo-bille, Philippe Perfettini note soigneusement, les uns après les autres, les récits qui lui sont rapportés. Animateur du patrimoine et responsable du CIAP Aiacciu Bellu, il a lancé un appel à témoins aux Ajacciens de toutes les générations… Pour faire des petites histoires, une mémoire populaire de la cité impériale.
Jean-Philippe Di Grazie, 53 ans, fait partie des pionniers du surf dans les années 80. Il raconte ses essais maladroits sur la plage du Ricanto, avec le tractage à moto… Et enfin ses premières glisses sur les vagues à Capo.
"On reconstitue, le plus loin possible, la petite histoire d'Ajaccio et des Ajacciens, détaille Philippe Perfettini. Des scènes de vie, des choses qui sont apparues comme ça, comme par magie, comme le surf il y a 40 ans, comment c'est passé de la Californie à Capo di Feno. Il y a des pionniers de cela et des témoignages qui n'ont jamais été recueillis, ou si ça a été fait, ça a été oublié."
Raconter la "petite" histoire
Alors avec sa plume, Philippe Perfettini rattrape les pages qui se sont tournées… Suzanne et Angeo Brescia sont de la génération baby-boom. Angeo se souvient de leurs retours de sorties en boîtes, les arrêts restauration rue du conventionnel Chiappe, rue Saint-Charles. "Il y avait des fours", se rappelle-t-il.
Des souvenirs de jeunesse et d’enfance. Suzanne, raconte, elle, le coup de foudre de son père, officier britannique de la Royal Air Force et de sa mère ajaccienne. 1956, la petite fille remet un bouquet à la reine Elisabeth de passage dans la cité impériale… Bill Sands, reconverti en coiffeur,son salon devenu incontournable pour les Ajacciens... Et enfin, son appréhension de la rue Fesch, une rue réputée alors mal famée.
"Moi j'allais en classe au collège Fesch, en sixième, et ma mère venait me chercher. Je ne rentrais pas rue Bonaparte seule. Il y avait cette image que c'était dangereux."
Des récits et une mémoire que Philippe Perfettini dit vouloir aujourd’hui transmettre. Les témoignages seront conservés au CIAP, centre d’interprétation d’architecture et du patrimoine, Aiacciu Bellu.