Le premier tour des élections législatives a vu François Filoni, candidat du Rassemblement national, arriver en tête dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, devançant ainsi le député sortant PNC, Paul-André Colombani. Tous deux tenteront, le 7 juillet prochain, d'obtenir - ou de ré-obtenir- la députation.
Paul-André Colombani retrouvera-t-il son siège au Palais Bourbon ? Arrivé en deuxième position au premier tour de ces élections législatives anticipées dans la seconde circonscription de Corse-du-Sud, le député sortant PNC n'est pas dans la situation la plus avantageuse.
Titulaire de 26,45 % des suffrages exprimés, soit près de neuf points de moins que François Filoni, le délégué régional du Rassemblement national (35,10 %), Paul-André Colombani refuse pour autant de parler d'un ballottage défavorable en vue du second tour, le 7 juillet prochain. Il cite pour preuve les élections législatives de 2017 : au premier tour, "nous étions seconds avec près de 2000 voix de retard" sur l'alors député sortant Camille De Rocca Serra.
"Nous avions su rassembler pour le deuxième tour", se souvient-il [en remportant 57,53 % des suffrages, ndlr]. "Aujourd'hui, ce que j'attends, c'est de rassembler l'ensemble des forces de progrès. Il reste quelques démocrates, des libéraux qui n'ont pas envie, dimanche prochain, de voir un député RN élu pour représenter la Corse à Paris."
"Il va falloir trouver un rassemblement dans une espèce d'arc républicain à la mode corse, avec l'ensemble des gens qui n'ont pas envie d'avoir un député Rassemblement national au pays de Jean Nicoli", insiste Paul-André Colombani.
Le candidat RN en question, François Filoni entend néanmoins bien confirmer au second tour. "Nous avons aujourd'hui le résultat de tout ce que nous avons fait auprès des gens. Nous sommes allés sur tous les domaines."
Agacé par des accusations d'inaction qui peuvent viser son parti, notamment de la part de la famille nationaliste - et ici, plus particulièrement, du député sortant de la première circonscription de Haute-Corse Femu a Corsica, Michel Castellani -, il rappelle : "Le 8 juillet devait venir la proposition de loi qui allait faire qu'en Corse, le prix de l'essence serait baissé de 20 centimes. Ça, c'est du concret. Qu'on arrête les caricatures : s'ils sont les champions du monde, qu'ont-ils voté depuis 2015 ? Rien, dans aucun domaine. Nous, notre seul ennemi, c'est la misère et la justice."
Quelle consigne de vote pour les candidats malheureux ?
Le report des voix permettra-t-il au second tour à Paul-André Colombani de rattraper son retard ? Ou François Filoni dominera-t-il à nouveau le scrutin, parvenant ainsi à rafler la députation ? Arrivée troisième au premier tour avec 16,85 % des suffrages exprimés, Valérie Bozzi n'a pas réussi à se qualifier pour la suite.
Mais le vote de ses électeurs pourrait être déterminant dans l'élection du futur député de la circonscription. Interrogée, dans la soirée de dimanche 30 juin sur des possibles consignes de vote, la maire de Grosseto-Prugna n'a pas souhaité, pour l'heure, s'exprimer sur le sujet, notant simplement que "le président de la République a pris un risque en demandant la dissolution de l'Assemblée nationale. On savait qu'il y avait une poussée du Rassemblement national, elle se confirme aujourd'hui."
"Je pensais que sur une élection législative, on revenait à un vote local, poursuit-elle. Visiblement non. L'étiquette l'a emporté, tant au niveau local que national."
Reste à savoir désormais comment se positionneront les autres candidats malheureux du premier tour. Jean-Baptiste Luccioni, candidat du Nouveau Front populaire et ses 12,32 %, Jean-Baptiste Cucchi, pour Core in Fronte (6,57 %), et enfin Michel Chiocca pour Mossa Palatina (2,72 %)...
Tout un réservoir de voix que François Filoni et Paul-André Colombani tenteront de capter, dans les sept jours qui viennent, en vue du second tour.