Le député sortant (LR) Camille de Rocca Serra se présente pour la quatrième fois dans cette circonscription tenue depuis 1978 par la droite et les Rocca Serra père et fils. Et pour ce nouveau scrutin, la dynastie Rocca Serra semble une nouvelle fois peu menacée...
"La seconde circonscription de Corse du Sud est celle où le penchant à droite est le plus marqué, elle est la seule qui n’est jamais changée de famille politique, ni même de famille tout court", rappelle le politologue Andria Fazi.La circonscription est en effet aux mains de la famille Rocca Serra depuis... 1978. Sur les huit scrutins organisés au suffrage uninominal depuis, "seul Jean-Paul et Camille ont été élus". Une stabilité politique remarquable, quatre des huit victoires aux législatives ayant même été obtenues dès le premier tour.
Autre particularité, c’est dans cette circonscription que l’on a relevé le score le plus élevé jamais atteint par un candidat nationaliste. Lors des dernières élections, Jean-Christophe Angelini a ainsi obtenu près de 47% des suffrages exprimés.
Pas de quoi remettre toutefois en cause la suprématie de Camille de Rocca Serra, 63 ans, selon Andria Fazi, alors que cette année, "le candidat nationaliste est véritablement un nouveau venu (Paul-André Colombani, ndlr) qui aura déjà pour première tâche de se faire connaître des électeurs."
Toutefois le député sortant aura aussi à faire avec le candidat de la majorité présidentielle, le maire de Bonifacio Jean-Charles Orsucci, investi par La République en Marche d’Emmanuel Macron.
Intervenants : Laurence Giraschi, directrice du pôle économique
de la Communauté des communes du sud Corse; Jean-Pierre Arrii, maire de Loretto di Tallano
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Erosion de l’électorat Rocca Serra ?
Concernant les rapports de force, il est difficile de ne pas faire de Camille de Rocca Serra le favori de cette élection. Le député sortant bénéficie de nombreux soutiens institutionnels, maires et autres conseillers départementaux."Malgré tout si on regarde l’évolution entre 2007 et 2012, on remarque que celle-ci est plutôt négative pour lui. En 2007, il est élu au premier tour ; en 2012, il n’obtient que 33% des voix au premier tour", note Andria Fazi.
"En réussissant à rassembler des électeurs de sensibilités très diverses comme à su le faire Jean-Christophe Angelini en 2012, il est possible de l’inquiéter. C’est une tâche compliquée, tant la circonscription est compliquée, est diverse, mais qui n’est pas pour autant impossible."
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