La nouvelle centrale du Ricanto doit être livrée au second semestre 2027. Elle devrait fonctionner à la biomasse liquide. Si l'arrêté préfectoral d'exploitation a été signé cet hiver, le décret ministériel concernant le tarif de rachat de l'électricité ne l'a pas encore été, ce qui entrave la réalisation de ce projet pourtant indispensable à la Corse.
C’est une échéance que guettait les syndicalistes de la CGT Energie : la parution du décret ministériel relatif au tarif de rachat de l’électricité pour la future centrale du Ricanto.
Le document n’a pas encore été publié, Il aurait dû intervenir mardi dernier. "Ca nous inquiète fortement puisque ça pourrait, a minima, générer un retard dans la construction de cet outil indipensable, voire, pour les plus pessimistes, à une fin du projet. Et cette issue, ça fait plus de 20 ans que l'on se bat pour la fabrication de cette centrale, on se refuse de l'imaginer", indique Michel Fazzini, secrétaire général de la CGT Energie Corse.
Le gouvernement veut faire des économie en matière d'énergie ?
Sans décret ministériel, pas de nouvelle centrale. Les syndicalistes ne sont pas les seuls à être inquiets, le président du conseil exécutif, avait partagé ses doutes lors d’une session de l’assemblée territoriale.
Dans certains milieux parisiens, des rumeurs circuleraient. Le ministre de l’Économie et des finances chercherait à faire des économies dans le secteur de l’Energie. "Pour dissiper ces rumeurs et pour que nous soyons totalement rassurés, j'ai écrit au ministre de l'Économie et des Finances, même si le préfet de Corse, que j'avais contacté, m'avais donné des informations plutôt rassurantes. Mais je préfère qu'il y ait une trace écrite et un engagement formel du gouvernement", soutient Gilles Simeoni.
Du côté de la préfecture de région, on avance des explications techniques pour justifier ce retard : "Des expertises complémentaires ,notamment juridiques, sont en cours et prennent plus de temps que prévu, ce qui explique ce retard dans la formalisation de l’arrêté par la DGEC."
"Il n'y a pas de remise en cause du projet"
Un retard qui ne serait pas rare dans ce type de dossier. Quant au principal mise en cause, le ministère de l’Economie et des finances, le bureau de presse de Bercy nous précise ce soir : "Nous sommes en train de traiter le sujet et n’avons pas de commentaires à ce stade, il n’y a bien entendu pas de remise en cause du projet."
À en croire ce communiqué, l’Etat s’engagerait à débuter le chantier du Ricantu mais avec quel calendrier ? C’est un dossier à 600 millions d’euros prévu sur 4 ans. Or les syndicats sont dans l’urgence, ils craignent un black-out de l'île. La centrale du Vazziu fonctionne sous dérogations depuis 2012, en raison de son état de vétusté et de ses rejets extrêmement polluants.
Le reportage de Solange Graziani et Christian Giugliano :