Convention des alcooliques anonymes à Porticcio : « C’est ma peau que je sauve »


Pendant trois jours à la CCASS de Porticcio, s’est déroulée une convention francophone des alcooliques anonymes. Corses, Continentaux, Suisses et Belges, sont réunis pour partager leurs expériences. Rencontre avec des abstinents que l'association a épaulé.

Elle accepte d'en parler, mais anonymement. Après sa descente aux enfers, cette Ajaccienne a poussé la porte des alcooliques anonymes.

Aujourd'hui, cela fait un mois qu'elle n'a plus consommé d'alcool. « Le matin, je me sens mieux. Le matin, je n’ai plus mal au crâne. Il n’y a plus ces questions : ‘Qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai encore fait des bêtises ? Je me suis ridiculisée. D’autres ont bien rigolé encore sur moi’. On n’est pas bien. Maintenant, je suis bien. Je me suis remise à bricoler. Je suis assez active. J’ai refait des papiers que je ne faisais plus. Tout ce qu’il y à faire, qu’on néglige quand on boit », livre-t-elle. 

Cette jeune femme participe à la convention internationale des alcooliques anonymes qui se réunit à la CCASS de Porticcio pendant trois jours

 

 

« L’occasion de montrer qu’on existe »


Continentaux, Suisses, Belges, certains sont venus de loin pour partager leur expérience. « C’est l’occasion pour nous de montrer qu’on existe. De nous montrer, même si je suis anonyme maintenant. On dit que l’on existe, que l’on va bien. On va bien sans consommer d’alcool. J’ai franchi la porte un mois de juillet, il y a quelques années, je ne pensais pas que je m’arrêterai. On m’a juste dit qu’il ne fallait pas prendre le premier verre, juste durant 24 heures. J’ai suivi le mouvement, je n’ai pas discuté et je me suis dit : ‘C’est ma peau que je sauve dans cette histoire’ », témoigne Didier, président des alcooliques anonymes. 

Comment passer le cap de l'abstinence et tenir bon ? D'abord, il faut sortir du déni, et surtout rompre la solitude. « L’alcool festif, c’est au début. Quand l’alcoolisme s’installe les personnes ne se retrouvent qu’entre personnes qui boivent, et parfois tout seul. Le fait d’être isolé, c’est un facteur qui peut pousser la personne à augmenter ses consommations. Tout comme l’alcool, en lui-même, est un facteur qui aggrave l’isolement. C’est un cercle vicieux », explique Marion Acquier-Bachelart, psychologue et addictologue. 

En Corse, il existe trois groupes d'alcooliques anonymes, à Corte, à Bastia et à Ajaccio, qui concernent au total une trentaine de membres. Au niveau national, 5,5 millions de personnes auraient un problème avec l'alcool. 

Un fléau qui touche dorénavant, et c'est nouveau, autant les femmes que les hommes.



 
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