L'appel à la mobilisation de la FDSEA de Corse-du-Sud pour soutenir l'un de ses vice-présidents a été entendu. Près de 200 personnes se sont réunies ce samedi 16 novembre à Palombaggia devant l'exploitation de François Pierre Giraschi dont la bergerie a été incendiée.
Le rassemblement de soutien a réuni plus de 200 personnes autour de François-Pierre Giraschi, ce samedi 16 novembre, à Palombaggia.
Ces agriculteurs, venus de toute la Corse, sont essentiellement syndicalistes de la FDSEA. Le berger, ému, a pris brièvement la parole. « Je voudrais vous remercier, mais pas à la manière d’obsèques. Ce n’est pas un enterrement… Touché, mais pas coulé. On va continuer, comme on l’a toujours fait, dans la droiture, dans le travail. J’ai toujours pensé que les courageux sont ceux qui se lèvent le matin pour aller travailler. On va continuer à travailler et à élever nos familles. Pour le reste, on ferra les comptes à la fin », déclare François-Pierre Giraschi.
Selon les proches de l’éleveur, l’homme aurait reçu des pressions plus ou moins directes. Ses soutiens accusent les spéculateurs. « Il y a eu des pressions et on pense que ça vient de là. Mais on n’est jamais sûr à 100 %, je n’accuse personne. C’est un endroit entouré de maison, l’exploitation existe depuis 20 ans et il est hors de question de le mettre dehors », assure Jean-Baptiste de Peretti, vigneron, vice-président de la FDSEA de Corse-du-Sud.
La question du foncier
De la bergerie, il ne reste plus qu’un tas de bois fumant. 150 bêtes y ont péri, une dizaine en a réchappé. Des agriculteurs ciblent d’autres responsables à leurs yeux : le plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc) et les politiques. Mais certains décideurs agricoles et les quelques élus nationalistes présents ont exprimé une autre analyse. « Il y a ce Padduc, certes, il est défaillant. Mais heureusement qu’on l’a et il faut l’améliorer. Mais dire que le Padduc n’est pas une bonne chose, ce n’est pas ma philosophie », indique Joseph Colombani, président de la chambre d'agriculture de Haute-Corse.
Tous sont en revanche d’accord pour faire du foncier la question centrale dans ce secteur particulièrement sensible. À deux pas de la plage de Palombaggia, la cohabitation entre espaces stratégiques agricoles et zones urbanisées devient de plus en plus problématique.