Poudre noire et tirs de canon à Ajaccio pour les Journées napoléoniennes

"Chargez!",  hurle le commandant des chasseurs à pied de la Garde impériale à ses troupes lors d'une bataille de rue. Cette reconstitution à l'occasion des Journées napoléoniennes voit Ajaccio remonter le temps pour marquer le 249e anniversaire de la naissance de Napoléon.

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Depuis lundi, la ville natale de l'Empereur a pris des allures étranges. Entre deux touristes et un cornet de glace apparaissent des hussards, corsetés dans leur uniforme de laine. A la pharmacie, une dame, en élégante robe Ier Empire, achète de l'aspirine. Bienvenue aux Journées napoléoniennes d'Ajaccio. 

Dans les rues bordées de palmiers d'Ajaccio, l'heure est au combat. Roulements de tambours et tirs assourdissants des mousquets, ces longs fusils qui fonctionnent à la poudre noire, attirent le badaud.

Des grenadiers autrichiens affrontent des gardes napoléoniens. "Compagnons, alignement!". Les ordres claquent, les hommes se positionnent et la charge est donnée.

Au corps à corps, une cinquantaine de ces passionnés miment les combats et la mort au bout. Des brancardiers du service de santé des armées offrent un sirop aux allures de whisky aux mourants. Une nouvelle salve de tirs fait sursauter.
 


"C'est un vieux rêve d'enfant. Quand j'avais 5 ans, je les ai vus passer devant la mairie et aujourd'hui je porte l'uniforme", s'enthousiasme Nicolas Ogno, un fonctionnaire territorial de 54 ans, porte-drapeau de la garde impériale, soucieux du moindre détail.
           
Au total quelque 500 passionnés de reconstitution historique dont 300 venus de différents pays européens se sont donnés rendez-vous pour ferrailler dans les rues d'Ajaccio, danser dans la cour du Palais Fesch ou camper dans un bivouac place Miot, le long de la mer. Théâtre et conférences sont également au programme.
 

"Je suis Napoléon, l'officiel"

Au bivouac, une cinquantaine de tentes blanches ont été installées. Devant l'une d'elles, des hommes ajustent leur uniforme beige à liseré rouge de grenadiers autrichiens.

"Nous dormons vraiment dedans ! Nous sommes de République tchèque", explique Barbora Sovova en longue robe de paysanne d'époque.

Son cousin Joseph Fiser, 17 ans, astique son arme. "Ce que je préfère ce sont les batailles", confie le jeune homme accompagné de toute sa famille --parents, grands-parents et cousine. Il reconstitue ces combats historiques un peu partout en Europe, en France mais aussi en Autriche, en Hongrie, en Slovaquie, en Pologne, en Italie ou à Malte.

A Ajaccio, c'est celle de Ratisbonne en 1809 qui est le clou du spectacle mardi soir. Mais avant ça, les escarmouches de rue et défilés sont légion.
 

Dans un coin du bivouac, Napoléon, bicorne sur la tête et grand manteau de laine beige, discute avec ses généraux.

"Ca fait 22 ans que je fais de la reconstitution, je suis déjà venu en colonel mais là je suis Napoléon, je suis l'officiel, il n'y en a que deux dans le monde, je l'incarne dans toute l'Europe, je suis agréé par le service historique de la Défense" française, explique non sans fierté, Jean-Gerald Larcin, bijoutier belge de 50 ans et star d'Ajaccio pour ces journées napoléoniennes.

Une odeur âcre irrite. Elle vient d'ateliers de forgerons où les enfants peuvent fabriquer pendentifs ou fleurs métalliques.

Lily, 7 ans, et Théo, 11 ans, font tinter les enclumes à coups de marteau. "Ca leur permet de découvrir les métiers d'époque, c'est bien qu'ils puissent toucher, fabriquer de leurs mains, on est tellement loin de ça maintenant", estime leur maman, Sonia Parduillar, une Toulousaine de 35 ans en vacances en Corse.
 

Dans la cour du musée Fesch, l'ambiance est tout autre. Musicale et élégante. Plusieurs couples de danseurs, en tenue d'apparat, virevoltent. Felix Corazzini, récent retraité ajaccien, "apprécie l'histoire mise en mouvement" mais regrette que le public ne puisse pas participer. "J'aurais bien dansé", confie-t-il en souriant.

Dans la nuit de lundi à mardi, de gros orages ont inondé le bivouac, entraînant l'annulation des premiers défilés matinaux. Mais il en faut plus pour décourager ces fous d'histoire et de jeux de rôle.

 
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