Le maire de Sartène s’oppose aux bateaux de plaisance qui ne respectent pas le code maritime. Selon lui, l’un d’entre eux aurait déversé ses eaux noires dans les eaux de sa commune entraînant une pollution. Il a porté plainte.
Tout commence la semaine dernière par un arrêté d’interdiction de baignade réclamé par l’agence régionale de santé (ARS). À Sartène, au niveau de Tradicettu, un excédent de bactéries Escherichia coli, présentent dans les matières fécales humaines et animales, polluent les eaux de baignade.
Pour le maire, Paul Quilichini, le responsable ne peut être qu’un bateau de croisière. « Il y a eu plusieurs passages de gros bateaux. Mais l’un d’entre eux, qui fait le tour de la Corse et qui peut accueillir entre 800 et 1.500 personnes, dont je tairai le nom, a mouillé pendant plusieurs jours et qui n’a pas fait de vidange dans le port où tout le nécessaire est pourtant disponible », explique-t-il.
La zone est peu habitée. Et les quelques constructions présentes sont reliées au réseau d’assainissement. Exaspéré, et par une « relation de cause à effet », la maire de Sartène dépose plainte, lundi 17 août, contre les bateaux qui polluent les eaux de sa commune et qui ne respectent pas le code maritime.
« La nature est devenue un produit de consommation »
Une décision qui ravit les associations de défense de l’environnement à l’image du Garde (groupement d’Ajaccio et de la région Corse pour la défense de l’environnement). « Pour une fois, on a un maire qui agit et ce serait bien que d’autres maires fassent la même chose, car la nature est devenue un produit de consommation. On ne plus laisser faire. Pour se faire entendre, il faut réagir et donner des coups de semonce comme vient de le faire le maire de Sartène », se félicite Muriel Segondy, membre de la direction collégiale de l’association.
Pour les autorités sanitaires, néanmoins, tout n’est pas aussi simple. « Ces germes ne se baladent pas avec une carte de visite, on ne sait pas d’où ça provient. Cela peut provenir des bateaux, comme d’un animal mort sur la plage », souligne Jean-Dominique Chiappini, responsable santé environnement de Corse-du-Sud à l’ARS.
Paul Quilichini précise avoir transmis sa plainte à la procureure de la République d’Ajaccio, aux services de l’État et au ministère de la Transition écologique. Il espère que d’autres édiles suivront. Contacté, le parquet d’Ajaccio indique ne pas avoir encore ouvert d’enquête.