Santé : une unité de dialyse ouvre à Sartène

En Corse, huit structures sont autorisées à pratiquer des dialyses. Plus de 200 patients sont traités sur l'ensemble du territoire insulaire impliquant de longs déplacements plusieurs fois par semaine. Pour les habitants du Sartenais-Valinco, les choses vont changer : une unité ouvre à Sartène.

Dans un bâtiment indépendant situé dans l'enceinte de la clinique de l'Ospedale à Porto-Vecchio, les machines tournent à plein régime. Ce matin-là, huit patients subissent le traitement de suppléance qui remplace leur fonction rénale défaillante.

Mais à la différence de Jean-Baptiste, 93 ans, le doyen du service, certains n'habitent pas l'extrême sud de la Corse. « On essaye de trouver des sites où les dialyses ne sont pas trop éloignées de notre lieu de vacances », explique Lilian Gardiol, un patient habitant de Cavaillon. 

Dans cette salle, l'équipe soignante réalise plus de 4 000 séances de dialyse par an. L'activité ne cesse d'augmenter, l’établissement s’est donc équipé de générateurs dernier cri. Ils associent une dialyse traditionnelle à une hémofiltration. Le sang est rincé cinq fois pour le débarrasser, au mieux, de ses impuretés grâce à un liquide stérile fabriqué sur place.
 

Une vie organisée autour des rendez-vous 


La vie des patients s'organise au rythme des rendez-vous avec les machines. Ils y sont reliés plusieurs heures, plusieurs fois par semaine. « C’est quand même un traitement qui est lourd, il y a des hauts et des bas chez les patients. On est là pour les écouter, on est une équipe pluridisciplinaire, parce que ça nécessite un accueil et un suivi tout au long de la dialyse. Le temps des traitements varie, certains patients vont être greffés très rapidement, et certains doivent attendre quelques années », indique Loic Birkonstok, infirmier au service dialyse à la polyclinique du sud Corse. 

C'est le cas de Marie-Jeanne. Cette patiente est rentrée en dialyse à l’âge de 36 ans et a été greffée d'un rein cinq ans plus tard. Mais son organisme ne l'a pas supporté. « Je ne laisse pas la dialyse me pourrir la vie. J’évite les états d’âme négatifs qui ne font qu’aggraver la situation, dans ma tête, j’accepte bien », livre-t-elle. 
 


Trois fois par semaine, Marie-Jeanne se lève à 4 h 45 du matin pour venir de Sartène. Elle reste branchée durant quatre heures afin que les déchets qui ne sont pas éliminés par ses reins ne l'empoisonnent pas. « Lorsque je sors des dialyses, je suis en forme, et après le trajet, avec tous les virages, quand j’arrive à Sartène, je suis un peu à l’envers parce que j’ai l’impression d’avoir bu », complète-t-elle. 

Mêmes soins, et même suivi


Pour elle et toutes les personnes souffrant d'insuffisance rénale chronique dans la région Sartenais-Valinco, apprendre l'ouverture prochaine d'une unité de dialyse médicalisée à Sartène est un déjà un soulagement. 

Le docteur Beaudeau lui partagera son temps entre les deux pôles. Les patients bénéficieront des mêmes soins et du même suivi médical qu'à Porto-Vecchio. « J’aurai toutes les données des patients sur mon terminal d’ordinateur et via un système Skype, je pourrai voir les patients et je pourrai parler avec eux et parler avec les infirmiers », explique le docteur Christophe Baudeau, néphrologue - hémodialyse à la polyclinique du sud Corse. 

Le projet piloté par la clinique de Porto-Vecchio était dans les tuyaux depuis 15 ans. La construction du nouveau bâtiment a commencé en décembre dernier à proximité du centre hospitalier, sur un terrain communal de 225 mètres carrés mis à disposition par la mairie de Sartène. 

La structure fonctionnera six jours sur sept et disposera de six postes de dialyse. Dès le 3 juillet, il prendra en charge huit patients. « Ça nous a forcé à penser à une nouvelle organisation, à embaucher des gens, former une pyramide d’efficacité. J’étais surpris parce que c’était plus facile que ce que j’avais anticipé », précise le docteur Christophe Baudeau. 

Cette coopération public-privé, avec mutualisation des moyens, va permettre la diversification de l'offre médicale dans cette région rurale de Corse. Coût de la construction pour la clinique de l'Ospedale : un million d'euros ... sans un centime d'aide publique. 

 
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