16 objets, pour certains très rares, ont été saisis par la gendarmerie sur la commune de Serra-di-Ferro en Corse-du-Sud. Les propriétaires n'étaient pas conscients de la valeur des pièces, ni que leur détention était illégale.
C'est une amphore, posée sur le mur d'enceinte d'une propriété de Serra-di-Ferro (Corse-du-Sud) qui attire l'attention d'un gendarme spécialisé en archéologie.
Le propriétaire est interrogé par la brigade de Sartène et collabore facilement. "Il dit qu'il a d'autres objets et on aboutit à cette collection de 26 morceaux, soit 16 objets", explique Jean-Philippe Walliser, commandant en second de la compagnie de Sartène. Les objets, saisis, ont été remis au Département de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) à des fins d'étude et de conservation. "Sur les 16 pièces, deux sont rarissimes, il s'agit de deux assiettes en faïence ligure qui viennent d'une épave de la côte provençale", précise Franca Cibecchini, responsable du littoral corse au DRASSM, basé à Marseille.
Issus d'une épave du XVIe siècle
Selon Franca Cibecchini, ces objets proviennent d'une épave du XVIe siècle, Cap Lardier One, du nom du site de la presqu'île de Saint-Tropez ou elle a été découverte et qui compte plusieurs épaves.La provenance a été confirmée par la famille qui n'était pas du tout consciente ni de la valeur archéologique ni du fait que la détention de ces pièces était illégale.
"Les enfants du plongeur, décédé depuis plusieurs années, ont confirmé que celui-ci plongeait dans cette région et qu'il avait pris ces objets, il y a très longtemps et les a amenés ensuite en Corse", précise la responsable du littoral corse au DRASSM.
Parmi les objets rares, se trouve une amphore en céramique datant du début du IIe siècle avant JC. "Pour ces types d'amphores, les épaves ont été très largement pillées dans les années 1960 et 1970 et il reste très très peu de pièces entières comme celle-là", s'est félicitée Franca Cibecchini.
Les pièces saisies sont en cours d'acheminement vers Marseille et pourraient rejoindre les musées locaux qui exposent déjà les matériels provenant des épaves sur la côte provençale.