Selon les motards insulaires de la fédération française des motards en colère, d'innombrables dos-d'âne sur les routes de Corse sont dangereux, et ne respectent pas les normes. Ils ont décidé de saisir la justice, et mener des opérations sur le terrain pour sensibiliser l'opinion publique.
"On fait partie du comité national et européen de sécurité routière. On a eu le prix d'excellence de la sécurité routière. On fait de la prévention, de la sensibilisation dans les écoles... On n'est pas n'importe qui !"Patrick Garcia est le président de la branche corse de la Fédération Française des Motard en Colère. Et en colère, il l'est. Aucun doute. Mais il ne veut pas d'amalgame. Ce coup de gueule, ce n'est pas le coup de gueule d'une poignée de chauffards et de trompe-la-mort, selon lui.
Des ralentisseurs illégaux
"On n'est pas contre les dos-d'âne, on est contre les dos-d'âne qui ne sont pas aux normes, tout simplement. Ca fait des années et on en a vraiment marre", précise Patrick Garcia.Alors le 11 octobre, on va écumer Ajaccio et ses environs, Porticcio, Agosta, Afa, et on va les bomber, les dos-d'âne illégaux. On va faire les choses dans les règles. On sera accompagnés de deux huissiers et d'un avocat".
Selon Patrick Garcia, le problème est simple. "On a des dos-d'âne qui font deux ou trois fois la hauteur prévue par la loi. Certains montent jusqu'à 24 centimètres ! Et ils oublient souvent de mettre le panneau 30km/h, alors on arrive à 50km/h et on décolle".
Et ce n'est que l'un des aspects du problème, à en croire le président de la FFMC : "Tous les dos-d'âne doivent être à 45 mètres l'un de l'autre. Et à 45 mètres d'un virage. C'est loin d'être toujours le cas. Et un dos-d'âne dans un virage pour un deux-roues, c'est très dangereux."
Un problème qui n'est pas spécifique à la Corse. En 2018, le magazine Auto Plus publiait une enquête qui affirmait que 37 % des 250 ralentisseurs examinés dans 50 communes à travers la France ne respectaient pas les normes légales.
Répression ou prévention
"Les autorités font de la répression, pas de la prévention. Et quand on leur dit ce qu'il faudrait faire, elles ne nous écoutent pas. Il faut envoyer les gendarmes pour les démonter, ou les raboter ! Ce n'est pas à nous de faire appliquer la loi !"Pour Patrick Garcia, c'est tout le système qui est en cause. Les municipalités, qui installent les ralentisseurs, et les autorités, qui, selon lui, "ne font rien".
Et quand elles font, comme la préfecture de Haute-corse il y a quelques années, qui avait envoyé des circulaires à toutes les mairies du département pour les prévenir qu'il fallait rentrer dans les clous, cela n'a été suivi d'aucun effet.
Bref, la FFMC a sorti la sulfateuse, et il y en a pour tout le monde.
"On entend bien frapper fort. On va aller au pénal, on est décidés. et nos avocats nous ont confirmé qu'on a un dossier en béton. Ils n'ont pas compris qui ont est... Dimanche 11 octobre, ils vont comprendre" conclut Patrick Garcia.
Pour l'heure, la préfecture de Corse du Sud n'a pas encore répondu à nos sollicitations.